• Écrit le 2/06/2015

    Une histoire sur une loutre.
    Tarka la loutre de Henry WilliamsonComment ne pas sauter dessus ? Maman me l'avait ramenée de son travail, sûre que je bondirais de joie.
    J'aurais aimé le faire.
    Le style de l'auteur est très lourd. Tellement que j'ai été perdue à plusieurs reprises et que je ne comprenais pas ce qu'il se passait d'un moment à l'autre. À vrai dire, même dans le comportement des "personnages" l'auteur est assez fouilli. Ils reviennent sur leurs idées puis repartent dessus sans qu'on ne comprenne pourquoi.
    J'ai arrêté le livre au milieu mais je suis tout de même aller lire la fin et... je n'ai absolument aucune idée de ce que la fin signifie. Non pas car il me manque des passages mais parce que la fin est très floue... (après, ça peut être un choix de l'auteur et en ce cas, c'est juste un choix qui ne m'a pas plu)
    Ensuite, le livre est beaucoup trop descriptif. Au lieu d'un "il sauta dans l'eau" on trouvera un long "il arqua ses pattes grises, pris de l'élan sur la berge mouillée et bondit dans la rivière avec fracas" (non ça c'est mon style, je n'ai plus le livre sous la patte mais ça vous donne une idée)
    Finalement, le livre se veut scientifique... Ce n'est pas un mal, c'est un bien d'apprendre plus de choses sur les loutres. Et si je n'ai rien appris car j'ai étudié les mustélidés... j'ai trouvé beaucoup d'informations erronées au contraire...


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    Au confin du passé

     

    Le lendemain, Hunter revenait des cours. Il s’y était rendu bien qu’il était las de l’école. Il y avait trop de chose à faire pour retrouver son loup, des recherches entre autre.

    Son attention avait été entièrement détournée des cours. Ni le français, sa matière préférée, ni les mathématiques n’avaient d’importances. Seul dansait devant ses yeux les images de fantasmagoriques de l’ingénu.

    Il poussa la porte de l’appartement en se rappelant qu’il avait ses devoirs à faire. Histoire, il le bâclerait sans doute, français et informatique. Il était très basique pour son niveau mais il avait hâte de le faire !

    Il sursauta en se retrouvant avec un doigt sur son nez.

    - Bon retour. Température, inspection de ton corps et je veux le rapport pré-cis quand je reviendrais.

    - Promis maman ! J’aurais beaucoup de devoir ce week-end. Prévint-il.

    - D’accord… essaie de ne pas trop t’enfermer. C’est rare que tu voies tes frères et sœurs.

    Hunter hocha la tête. Il fit volte-face afin de regarder Camile partir. Il eut un sourire en répondant à ses « coucous » tandis que la porte de l’ascenseur se fermait.

    Il se rendit dans sa chambre. Comme chaque fois, il se demandait comment ils pouvaient tenir à cinq dans ce petit appartement. Ces deux petits frères dormiraient avec lui, sa petite sœur dans la sienne. Bien sûr, leur parent serait dans la sienne, seul dans son grand lit, quelque soit son état d’esprit. C’était en compagnie de sa solitude qu’il devrait tenir et attendre que son compagnon revienne.

    Attendre quelque chose qui n’arriverait jamais.

    Hunter avait encore la chance de pouvoir faire quelque chose contre ceux qui avaient fait du mal à son loup. « Sa mère » ne pouvait rien faire. 

    Il ouvrit une armoire d’où il sortit deux lits pliables. Il les installa puis y posa des matelas assez fins, presque miteux. Il fit le lit, mettant draps et couvertures, avec le plus grand soin. Ce n’était pas très agréable comme couche mais avaient-ils d’autres choix ? Il y a trois ans, ils avaient une belle maison. Et puis… un soir, les policiers étaient venus à la maison, la déchéance avait alors commencé…

    Hunter se rendit ensuite dans la chambre de sa petite sœur. Là, il y avait un lit décent dont il s’assura la propreté. Il vérifia ensuite qu’il était correctement fait. Enfin, il quitta la pièce pour regagner la cuisine. Il mit la table pour six. Il aurait tellement voulu jeter cette sixième assiette au sol et l’écraser, l’anéantir. Comme si ce simple acte pouvait tout arranger.

    Au lieu de quoi, il s’assura que tout était bien en place et qu’il n’y avait pas de ménage en retard.

    Il se rendit ensuite dans la salle de bain où il se déshabilla. Il commença par regarder chaque centimètre carré de son corps. Il cherchait n’importe quelle marque ne fut-ce qu’un misérable hématome sur sa peau.

    Il fronça les sourcils en trouvant une zone bleutée sur son poignet. Il passa ses doigts dessus. Bien sûr, il ne pouvait avoir mal en agissant de la sorte. Il ne pouvait faire comme les autres qui touchaient leurs ecchymoses comme pour s’assurer qu’elles étaient bien douloureuses. Il ne connaissait pas cette morsure impitoyable.

    D’aucun lui aurait dit qu’il était chançard. Il ne savait pas s’il l’était vraiment. Après tout, comment savoir qu’on était « béni » lorsqu’on ne savait ce qu’on évitait ?

    Surtout que lui, de l’autre côté, avait tant de chose à supporter. Maintenant, il avait appris à se regarder de fond en comble seul. Il y avait encore quelques années, il avait besoin de l’aide de Camile.

    Il frotta la zone bleue. Il sourit en voyant que ça se dissipait.

    De l’encre.

    Il passa son poignet sous l’eau pour frotter un peu plus aisément. Propre, il recommença à s’inspecter avec soin. Il sourit en voyant qu’il n’avait aucun problème externe. Il ouvrit la bouche pour en observer l’intérieur. Il compta alors ses dents. Il n’en manquait pas une. Il n’avait pas non plus de lésion, bouton ou autre aphte.

    Il s’assit sur un tabouret et regarda sa voute plantaire pour s’assurer qu’il n’y avait pas d’épines, cloques ou peaux mortes arrachées.

    Lorsqu’il eut fini tout cela. Il se rhabilla puis mit le thermomètre sous son aisselle. Il s’appuya contre la commode qui contenait tous les essuies. Il attendit alors, le nez en l’air.

    Il patienta exactement cinq minutes avant de sortir le tube de sous son bras. 36,9°. C’était une bonne température. C’était celle qu’il avait en général. Il rangea le thermomètre, s’assura qu’il était bien habillé puis retourna dans le salon.

    Il se saisit de la télécommande et allumer la télévision. Vieille, elle donnait une mauvaise image, très terne, souvent barrée d’une ligne en diagonale. La première séquence qu’il trouva montrait des loups. Il s’agissait probablement d’un documentaire. Il fit une moue avant de poser la télécommande. Il s’allongea et fixa l’écran.

     

    Une heure plus tard, la porte de l’appartement ne s’ouvre. Hunter fixait la fin du documentaire animalier, l’œil éteint. Il ne tarda à ce qu’une forme vienne se poster devant lui. 

    Il leva les yeux, vu son angle, il vit d’abord sa très généreuse poitrine. Ce qui, ironiquement, lui permit de reconnaître sa petite sœur Manolita. Peut-être aussi parce que c’était sa seule sœur.

    - Hunteeeeeeeeeeeeeer ! Lança-t-elle avec un sourire malicieux.

    - Non. Glapit son aîné en se levant.

    Mais elle se jeta sur lui, écrasant poitrine et pull sur son visage. Hunter couina en essayant de se débattre. C’était bien la seule chose qu’elle aimait : embêter son frère avec. Surtout qu’il était si petit qu’il avait toujours la tête dedans, quoi qu’il se passe. Au point où il était toujours à une certaine distance d’elle pour lui parler. Sinon, il voyait pas son visage.

    - ‘Lita ?!

    - Mais t’inquiète pas ‘man ! C’est des airbags, je vais pas le blesser ! S’écria-t-elle.

    Elle se releva pour venir se blottir contre Camile, qui tenait la main d’un jeune enfant. Court et fin cheveux noirs, peau jaune et yeux bridé également noir. Il avait onze ans et son pouce toujours dans sa bouche. C’était une chose dont il n’arrivait à se défaire, déformant d’ailleurs son doigt.

    Vitalis, le plus jeune et le dernier enfant adopté par Camile. Ça faisait cinq ans cette année. Il avait la particularité d’être muet. 

    - C’est toujours dangereux avec ton frère, ‘Lita. Remarqua le parent près de Hunter.

    Celui-ci sourit, se laissant inspecter. L’homme soupira, rassuré, en voyant que, physiquement, il ne semblait pas avoir de dégâts. Il lui caressa tendrement les cheveux avant de mener Vitalis dans la salle à manger-cuisine.

    Sacha finit par venir dans le salon, un sourire aux lèvres. Hunter s’éloigna prudemment. Son frère, tout comme Manolita, était son cadet d’un an. Mais ils se connaissaient depuis presque dix ans déjà et ne s’entendaient pas.

    Peut-être parce que Sacha, avec ses grands yeux blonds soigneusement peigné et son sourire charmeur, avait été le second de cette génération à être adopter. Alors qu’il n’avait encore que trois ans. Il estimait que Hunter était venu sur son territoire.

    Il préféra alors se détourner de lui pour aller retourner vers Manolita qui s’était retenue d’aller en cuisine avec leur parent.

    - C’était bien l’école ? Demanda le malade.

    Du coin de l’œil, il surveilla que Sacha se rendait bien dans la cuisine.

    - Très bien. Mais…

    Hunter leva la tête pour bien la voir. Il n’aimait pas la sentir soucieuse de la sorte.

    - Ils ont demandé qu’on achète tous un harmonica pour apprendre à s’en servir. Ils dissent que c’est le mieux… comme ça on peut apprendre où et quand on veut.

    - C’est si cher que ça ?

    - Une cinquantaine d’euros. Répondit Manolita en regardant vers la cuisine. Mais avec tous les autres frais…

    Elle se passa une main hésitante dans ses longs cheveux noirs.

    - Tu crois qu’il serait mieux que je rentre à la maison ?

    - Non… Tu ne le supporteras jamais.

    Il ne parlait pas du fait de quitter une bonne école de cuisine. Surtout qu’elle desservait des cours du soir de musique prestigieux. Il ne parlait pas plus de laisser derrière elle un très bon internat. Ce dont il parlait, c’était de Camile.

    Il était encore le seul à le supporter. Il aimait leur parent. Les autres l’aimaient aussi, bien sûr,  mais ils n’avaient pas la même force. Voir leur « mère » s’enfoncer dans un monde étrange où Octave, leur père, vivait encore était particulièrement troublant.

    Son frère et sa sœur avaient ainsi « fui » dans des écoles un peu lointaines. Vitalis, par contre, avait été mis dans une école spéciale pour sourd-muet au début de l’année. La séparation avait été douloureuse. Mais ça lui avait également fait du bien de pouvoir s’éloigner de leur parent.

    - Ça ira… ça va toujours… c’est plus facile de…

    Hunter se passa la main dans les cheveux.

    En fait, il avait beaucoup de mal à simplement dire que tout allait. Surtout qu’ils n’avaient jamais eu le droit d’enterrer leur père. Parce qu’il n’y avait pas de corps, déjà. Puis parce que Camile niait trop violemment cette mort.

    - Et toi ? Sourit Manolita. Comment s’est passé ta semaine ?

    - Bien… Johanna m’énerve toujours autant. Rit-il. Elle doit toujours attirer l’attention sur elle. Je te jure, qu’hier encore, elle criait à tout le monde qu’elle avait pas de culotte.

    Sa sœur rougit.

    - Les entraînements de piscine reprennent lundi ! J’ai hâte… mais…

    Il songea qu’il n’irait pas à l’entraînement de ce lundi-ci. Il avait oublié qu’il y avait le retour de la natation. Il avait très envie d’aller nager, adorant cela, mais son loup était bien plus important qu’une quelconque activité sportive.

    - Oui, maman va être intenables les lundis et…

    - Jeudis. Rit Hunter.

    Manolita rit en retour avant de lui parler de ses cours de violon. C’était un de ses instruments préférés. Ou plutôt, ça l’était devenu depuis qu’elle ne touchait plus aux pianos. Tout du moins, elle les évitait. Elle était bien obligée d’en jouer de temps à autre avec l’école.

    Hunter lui racontait quelques-unes de ses histoires en retour. Mais il devait faire attention. Il ne pouvait pas parler de tout. S’il avait toujours dû faire attention de ne jamais parler de son loup, il y avait d’autres choses dont il devait prendre garde à présent. Il ne pouvait pas plus parler de son Tessen, à part comme étant un cadeau offert à Camile.

    Il ne pouvait non plus mentionner cet ingénu qu’il brûlait de revoir. Pourtant, sa langue aurait tant voulu pouvoir se délier pour tout raconter sur lui. De la pureté de ses yeux gris, à la fougue innocente dans ses cheveux tout aussi gris. La pâleur de sa peau, l’éclat de son sourire. La tendresse de son rire. Il n’avait plus que son image à l’esprit. Si Dieu n’était pas un dieu, il devait être un sorcier. Il avait réussi à l’ensorceler en si peu de temps. Une œillade, un sourire, quelques mots chuchoter, c’était tout ce qu’il avait fallu. Hunter était prêt à être son esclave.

    - Mes chéris, c’est l’heure de manger ! Lança Camile d’un ton guilleret.

    Les frères et sœurs se sourirent. Entendre leur « mère » être heureux les rendaient ivre de joie. Ils s’empressèrent alors d’aller à table. Vitalis était déjà installé sur sa chaise. Sacha, très proche de leur cadet, prit place à son côté. Il lui caressa les cheveux, tendrement. C’était bien la seule personne avec qui il était un tant soit peu doux.

    Leur parent les laissa tous s’installer avant de commencer à servir les plats de purée onctueuse, saucisses de basse qualité et haricot vert au beurre. Vitalis se désigna avant de faire rapidement quelques gestes à l’adresse de Hunter. Le langage des signes. Sacha avait beau essayé, il ne parlait pas cette langue. Il comprenait quelques mots, suffisant pour la conversation.

    Par contre, Camile et Hunter le parlait. Mais, pour celui-ci, c’était probablement parce que sa « mère » l’avait occupé à cela pendant les longues journées à s’ennuyer dans ce petit appartement. Activité peu bruyante, évitant tout risque d’accident malencontreux.

    - ‘Man ! Vitalis aimerait que tu l’aides avec ses devoirs après le repas.

    - Bien sûr. Sourit l’homme. Quelqu’un d’autre à des devoirs ? S’enquit-il en prenant place.

    - Pas qui nécessite ton aide. Répondit Sacha.

    - Moi je veux bien que tu corriges après. Sourit Manolita.

    - Et toi, Mini-Vib ? S’enquit l’adulte. 

    - Moi, ça va. Sourit le nommé.

    Il mit une bouchée de purée en bouche avant de lui offrir un large sourire. Son parent y répondit avant de s’intéresser à ce que racontait Sacha. Hunter était habitué à ce que sa « mère » s’occupe beaucoup de ses frères et sœurs.

    C’était normal.

    Il voyait peu ses autres enfants. Lui, il pouvait partager sa « mère » sans soucis. Surtout qu’il l’avait pour lui durant cinq jours entiers, sauf exception. Comme lorsque ses frères et sœurs tombaient malades et restaient ainsi à la maison. Là, Camile se préoccupait doublement du petit malade en question.

     

    Lorsque le repas fut fini, Hunter se leva pour s’occuper de la table. C’était toujours lui qui le faisait, même lorsque ses frères et sœurs étaient là. Il le faisait par automatisme et, aussi, parce qu’il savait quels tupperwares étaient les plus adaptés, etc.

    - Bon ! Comme d’habitude, vous allez vous lavez, vous faites vos devoir et on se regarde un film avant de se coucher ! Sourit Camile.

    - Moi d’abord pour la douche ! S’écria Manolita avant de filer dans la salle de bain.

    - Fais chier !

    - Sacha, mon bébé.

    Le nommé soupira. Il vint faire un câlin à l’homme avant d’aller dans sa chambre pour travailler un peu sur le court métrage dont il avait fait le script on ne peut plus gauchement. Il n’avait pas envie de travailler pour l’école. Vitalis vint dans les bras de leur « mère » à son tour.

    - Ça ira, mon chéri ? Demanda Camile en voyant son fils commencé à ranger les assiettes.

    - Oui, ne t’inquiète pas. Va te reposer, maman.

    L’adulte posa un baiser sur son front avant de mener son cadet dans le salon. Hunter attendit que son parent soit parti avant de mettre les restes dans des tupperwares adaptés. Y comprit la part de Zwen.

    Il fit la vaisselle après s’être assuré que l’eau n’était pas trop chaude grâce au thermomètre.

    Enfin, il vint rejoindre sa « mère ». Celui-ci regardait avec son cadet quel était le film qu’ils allaient mettre, un sourire tendre sur les lèvres.

     

    17 janvier 2010

     

    La grande maison se détachait au milieu des autres demeures de tailles imposantes. Malgré qu’il fut très tôt, et qu’on était un dimanche de surcroît, il y avait déjà de l’agitation. Il fallait avouer que, avec quatre enfants à domicile, c’était vite fait. Surtout quand ils se levaient à des heures si différentes.

    Pour Camile, pas de belles grasses matinées.

    Sacha se levait très tôt pour espérer voir les dessins animés. Vitalis, pouce en bouche, l’imitait souvent par peur que son frère ne l’aime plus, ou qu’il trouve un autre compagnon. Manolita essayait de faire le petit-déjeuner, comme chaque week-end, ce qui nécessitait de l’attention puisque leur « maman » cuisinait au gaz.

    Quant à Hunter, ça dépendait de son humeur. Il avait mal dormi la veille, ce pourquoi il s’était levé si tôt. Encore tout ébouriffé, il rejoignit la salle à manger, si grande et luxueuse. Il ne tarda à entendre la porte s’ouvrir. Il leva ses yeux fatigués pour sourire, crispé.

    Camile avait un thermomètre dans la main.

    - Oui, oui… Couina-t-il avant de prendre l’objet qu’il glissa sous son aisselle.

    Il regarda vers les assiettes. Il sentit son cœur bondir dans sa poitrine en voyant que le couvert était mis pour six personnes. Il se tourna vers l’homme qui allumait la radio. Il aimait bien avoir les nouvelles pendant le petit-déjeuner ou au moins un fond musical si le silence s’installait entre les convives.

    - Papa est revenu pendant la nuit finalement ?! S’égosilla-t-il.

    - Non. Mais je le connais. Il a dû s’arrêter à l’hôtel pour ne pas faire trop longue route. Et, je parie que sa batterie s’est déchargée et comme il ne sait toujours pas utiliser d’adaptateur. Rit Camile.

    - Ah lala, les vieux. Taquina Hunter.

    - Vieux ? Nous ?! Lança sa « mère » d’un faux ton outré.

          L’enfant rit avant de se stabiliser au mieux. Il avait toujours le thermomètre sous l’aisselle, il devait faire attention de ne pas trop bouger. 

    Camile sourit et vint lui caresser les cheveux.

    - Enfin, nous n’avons toujours aucune nouvelle du Citation X en provenance des Etats-Unis d’Amérique. Pour rappel, il a été précipité dans l’océan Atlantique par une tornade. Les secours ont déjà trouvés quelques survivants qui ont pu rejoindre leur famille, ou ont été rejoint par eux. Les autres passagers sont toujours portés disparus.

    - Q… Qu’est-ce qu’il a dit ?

    - Citation X… en provenance… des Etats-Unis d’Amérique… maman…

    - C… C’est l’avion de… de ton père, non ?

    - Oui, maman…

    On ne les avait pas prévenus qu’Octave avait été retrouvé. Pourquoi ne les avait-on pas prévenus ?! Il sentit la peur le gagner. Même dans la mer Atlantique, les chances de survies étaient minimes.

    Il sentit son cœur arrêté petit à petit de battre. Camile coupa la radio.

    - Nous n’avons pas besoin de musique… qu’elle est ta température ? Demanda-t-il en mettant du café dans sa tasse.

    Pour la première fois depuis qu’il le connaissait, Hunter ne le vit pas ajouter un nuage de lait et un sucre. Il le prenait noir. Noir comme le prenait Octave. Est-ce que sa mère c’était fait aussi vite que lui une raison ? Ou est-ce qu’il voulait se plonger dans les plus obscures pensées pour que tout ce qui arrive ne puisse plus qu’être bénéfique à ses yeux.

     

    Hunter était sorti dans la rue. Il avait besoin de se changer les idées. Il marcha un moment, comme une âme en peine. À chaque fois qu’il pensait à son père, il s’empressait de changer de chemin comme si ça avait pu lui permettre de penser autrement.

    Il changea encore une dizaine de fois de chemin avant qu’il ne s’enfonce dans des recoins un peu plus sombres. Surtout qu’il allait de plus en plus vers la forêt. Il entendit alors un jappement. Il chercha autour de lui. Son regard suivit un instant le cheminement des murs puis il aperçu un louveteau. Il avait une patte en sang, le regard triste. L’humain s’empressa de le rejoindre.

    Il s’accroupit à son côté puis lui tendit la main, ne voulant pas l’effrayer. La bête recula lentement, le poil hérissé, les crocs en avant.

    - B… Bonjour, je suis Hunter… je ne te veux aucun mal. Expliqua-t-il. J’aimerais… soigner ta patte…

    Le louveteau, petite boule de poil recroquevillée sur elle-même, le fixa de ses grands yeux gris. Hunter eut un pâle sourire avant de sortir son mouchoir de sa poche. Il le montra à l’animal qui grogna encore un peu. L’enfant lui prit doucement la patte avant de l’enrober dans son mouchoir. Le canidé grogna et voulut mordre mais il rata la main, ne faisant qu’une maigre entaille d’où coula un peu de sang.

    N’ayant pas mal, Hunter n’y prêta pas garde. Il se releva et s’éloigna, partant jusque chez le boucher. Là, il acheta un beau filet de poulet avec le peu de son argent de poche puis il vint rejoindre le louveteau qui s’était allongé. L’animal grogna en le voyant.

    - Je t’emmène à manger. Sourit-il.

    Il se mit à genou et lui tendit le morceau de viande. Le louveteau renifla avant de prendre le bout entre ses crocs. Il tira dessus le ramenant à sa gueule pour l’engloutir. Hunter osa le caresser. Le canidé s’arrêta un moment. Il fixa sa main hésitant puis se laissa finalement faire.

    - Je peux te donner un nom ? Demanda-t-il en caressant son poil.

    Puisque le louveteau ne répondit pas, il enchaîna.

    - Clairsemé… ça te plairait ?

     

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