• La Chimère : Chapitre 8

    Chapitre 8 : Une réponse à sa question.

     

                Jean-Marc se maudit à la seconde même où il prit sa décision. Mais c’était la seule qui lui semblait acceptable. Il lança un regard vers Faustine. Si la femme l’ignora, il vit clairement Mathias lui faire un geste obscène. Il grogna face à cette impertinence. Il s’éloigna et se mit à sillonner les rues.

                Il marcha jusqu’à venir dans le centre-ville, là où il y avait tant et tant de boutique qui foisonnait. Là où on ne pouvait que trouver son bonheur.

                Il finit par le trouver. Il lança une œillade à droite, une à gauche. Un coup d’œil dégoûté à la plaque en or plaqué qui trônait sur la pierre puis il entra dans le bâtiment. Il empestait un mélange d’encens et de pot-pourri qui ne s’accordait absolument pas.

                Il s’assit sur des chaises d’un horrible rose. Il entendait la voix de Sullyvanne. Au moins, pour une fois, ils étaient d’accord. Elle trouvait l’endroit ignoble.

                Jean-Marc s’obligea à patienter jusqu’à ce qu’une petite porte s’ouvre derrière de grands rideaux d’un rose pâle immonde.

                Là se tenait une femme d’une trentaine d’année, de longs cheveux noirs retenus par un bandana blanc. Elle avait un châle sur les épaules. Elle portait une robe un peu bohème qui lui allait bien malgré son teint plus que pâlot qui avait un aspect irréel avec la lumière rose de la demeure.

    - De l’esbroufe, bien sûr.

    - « C’est une voyante, c’est limite un pléonasme ! ».

    - Sullyvanne !! Pensa vivement Jean-Marc, agacé.

                Il avait l’impression de devoir supporter le comportement d’une vulgaire adolescente de douze à treize ans.

    - Si on peut même plus s’amuser. Râla la demoiselle.

                Jean-Marc l’ignora et il suivit la femme à l’intérieur. Il y avait là un foyer à charbon qui venait d’être alimenter de telle sorte qu’il y avait une chaleur étouffante dans la pièce. Elle s’assit à sa chaise, un sourire aux lèvres.

    - Je suis Althaia Sextus.

    - Un faux nom si tu veux mon avis. Dit Sullyvanne.

    - Bonjour, Jean-Marc Narean. J’ai un problème depuis quelques temps.

                La femme lui fit signe de se taire pour se concentrer. Elle resta inerte un instant puis elle sourit.

    - Je vois votre problème.

    - Bien, je vous écoute. Sourit, cruellement, l’homme.

    - Votre aura est perturbée, quelque chose vous dérange. Quelque chose de récent.

    - Bravo… j’entends une voix depuis un moment.

                Il n’avait pas le temps de jouer avec la femme qui l’agaçait déjà.

    - Elle vient d’une personne qui serait à priori l’héroïne de mon dernier roman.

    - Romancier. Sourit Althaia. Il se trouve que j’ai déjà entendu cela. C’est un phénomène de symbiose. Ça arrive à la plupart des auteurs. Nous ignorons ce qui provoque cela. Mais c’est une bonne chose.

    - Sauf quand elle est aussi agaçante que cela ! Elle veut absolument que je continue une histoire déjà finie ! Et elle parle à longueur de temps !

    - Il faut que vous poussiez la symbiose au maximum. Expliqua la voyante. Vous verrez que tout deviendra bien mieux lorsque vous saurez faire attention à votre personnage. Puisque vous l’avez créé, vous devriez savoir ce qui lui plaît.

    - Au contraire ! Elle n’agit pas comme je l’ai créée et elle est insupportable ! En plus que maintenant je dois supporter le « Mathias » de Faustine !

                Althaia ouvrit des yeux surpris avant de lui prendre les mains pour les regarder. Elle traça le sillon des lignes qui striait sa main. Jean-Marc frissonna : ça chatouillait.

    - Oui… votre vie vient de se lier à celle d’une autre personne.

    - Qu’est-ce que je dois faire ? Questionna Jean-Marc, agacé.

                Il ne s’entendait vraiment pas avec Faustine. Elle était trop bizarre, elle avait quelque chose qu’il n’appréciait vraiment pas. Et Mathias était d’autant plus étrange. Très agréable à l’œil mais c’était un garçon bon dieu !

                Il sentit une douleur à l’arrière de son crâne.

    - Pervers ! Siffla Sullyvanne.

                Il se frotta la tête. Avait-il sentit sa création le frapper ? Il vit la voyante qui lui offrait un sourire presque mystérieux.

    - Combien ? Demanda Jean-Marc en se levant.

    - Trois cent.

                L’homme s’étouffa avec sa salive alors que Sullyvanne éclatait de rire. Il sortit de l’argent de son portefeuille et le jeta sur la table.

    - C’est honteux ! Cria-t-il avant de s’en aller.

    - Merci, repassez au moindre souci.

                Jean-Marc pesta alors qu’il continuait de partir, horrifié de tout l’argent qu’on venait de lui dérober honteusement. Mais il était aussi troublé de cette douleur qui continuait de poindre sur sa tête.

     

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