• La loi de Nietzsche P1 : Chapitre 10

    Chapitre 10 :

     

                La secrétaire poussa un long cri. Non pas parce qu’il tenait la petite Ninel par le poignet de la sorte mais parce qu’il basculait lentement. Elle courut et le rattrapa juste avant qu’il ne tombe au sol. Elle souffla et se tourna vers la gamine qui avait porté ses mains à sa bouche, les yeux grands ouverts.

                La porte du médecin s’ouvrit immédiatement après sur Vladimir, fronçant les sourcils. Il s’empressa de rejoindre le petit alien qu’il arracha littéralement des bras de la secrétaire. Elle ne put que gémir, surprise de cette façon de faire.

    - Ne touchez pas à l’extra-terrestre.

                Itzal leva péniblement un regard vers lui. Il se redressa péniblement. Sur son front, le losange rouge était terne, presque noir. Mais à mesure que les secondes s’égrainaient, le losange redevenait vif.

    - Viens Itzal, rentrons ! Je ne veux pas que tu approches ces malades !

    - Ne faites pas l’hypocondriaque. Nous sommes en service d’oncologie. Il n’attrapera rien ici… Dit le médecin.

                Vladimir lui lança un regard noir avant d’entraîner son pupille à sa suite. Il le traînait plus qu’il ne le laissait marcher.

     

                Ivan se réveilla, baillant encore un peu. Il s’étira et regarda qu’elle heure il était. Il ne restait pas encore beaucoup de temps avant qu’il ne reprenne l’école. Ce serait bientôt fini la grasse matinée comme il le faisait si souvent.

                Le garçon sursauta lorsqu’il vit que tout était brouillé autour de lui. Que ce soit l’heure sur son cadrant ou les photos qui étaient entreposées un peu partout.

    - Maman ! Appela-t-il.

                Antonina s’empressa de venir le rejoindre. Elle craignait un mauvais cauchemar. Elle vint auprès de lui en le voyant paniquer et elle lui frotta très tendrement le dos comme elle le faisait si bien.

    - Maman… j’vois plus rien.

    - Plus rien ? Gémit-elle.

                Elle mit sa main devant ses yeux, voulant tester au maximum sa vision. C’est alors qu’elle entendit un petit rire. Son fils lui prit la main sans aucune difficulté ce qui la soulagea grandement.

    - Je vois juste flou, comme avant.

    - Oh… je vais appeler Vladimir, qu’Itzal vienne te rendre tes lunettes…

                Ivan sentit la tristesse dans la voix de sa mère. La même tristesse qu’il avait lui-même ressenti. Il croyait être guérit, pouvoir voir comme tout le monde, pouvoir sentir la pluie sur son visage mais c’était déjà fini. Peut-être était-ce seulement l’atmosphère ou d’autres variantes de la planète qu’ils avaient visités qui avaient permis ce tour de magie si splendide.

                La femme lui caressa la tête et elle partit dans le salon pour passer ce coup de fil. Elle prit un mouchoir dans sa poche et se moucha bruyamment. Elle ne voulait pas que son fils doive revivre la perte de la vue petit à petit alors qu’il avait été si ravi de la retrouver.

     

                Itzal regardait les paysages terriens à travers les fenêtres de la voiture. Il souriait, les lunettes d’Ivan sur le nez. Il savait qu’il devrait les lui rendre mais ça ne le gênait pas. Il préférait que ce soit utile à son ami plutôt qu’il puisse les conserver. Bien que c’était, pour lui, un cadeau très précieux vu qu’il lui venait de son seul ami.

    - Qu’est-ce que c’est ? Demanda Itzal dans sa langue en montrant un chat.

    - Je ne comprends rien quand tu parles comme ça. Grinça Vladimir.

                Le garçonnet baissa tristement la tête. Il appuya son front contre la vitre et continua d’observer.

                Au bout d’un moment, ils finirent par arriver devant la maison d’Ivan. Vladimir vint ouvrir la portière à Itzal, puisqu’il n’était pas capable de le faire lui-même, et il l’emmena à la porte des Ivanof où il sonna.

                Ce fut Ivan-Père qui vint ouvrir. Il les vit rentrer dans la maison et sourit faiblement.

    - Venez, ‘Nina a fait de la ratatouille.

    - Merci.

                Vladimir poussa Itzal devant lui jusqu’à la cuisine où Ivan mangeait péniblement. L’alien sourit et il courut auprès de son ami. Celui-ci releva la tête et sourit de toutes ses dents. Même la vue floue, il ne pouvait que reconnaître son meilleur et unique ami. Il y avait peu de personne qui avait ainsi une peau grise et des cheveux verts. Ils se prirent dans les bras l’un de l’autre en souriant.

                L’extra-terrestre retira ensuite ses lunettes qu’il tendit à Ivan. Il s’en saisit mais se figea.

    - Ma vue…

    - Quoi ? Demanda Ivan-père, inquiet.

    - Je vois de nouveau.

                Itzal serra les lunettes contre lui, ne sachant pas s’il devait les rendre ou pas. Vladimir fronça les sourcils avant de venir jusqu’à eux. Il caressa les cheveux de son pupille qui leva les yeux vers lui.

    - C’est bien que ta vue soit revenue, Ivan.

    - Oui… mais c’est étrange…

    - Certes. Je ferais des recherches avec Nikolaï si tu le désires. Mais je pense qu’il est mieux que tu te réjouisses de cette excellente nouvelle.

    - Oui, Monsieur.

                Vladirmir caressa encore les cheveux d’Itzal, un sourire aux lèvres. Il regarda le petit garçon, essayant de ne pas trop froncés les sourcils.

    - Ça ne fonctionne qu’un temps alors…

     

    Une semaine plus tard

     

                Arold Peuchère, scientifique français, travaillait à son bureau lorsque sa secrétaire rentra dans la pièce. Elle enjamba avec prudence ses santiags pour venir poser un paquet juste à côté de lui.

                Elle se permit un regard vers le classeur de son supérieur. Il y avait là de nombreuses informations sur Itzal, l’extra-terrestre qui avait chamboulé le monde.

    - Oh ! Le nom sur le paquet est le même que celui qui s’occupe de l’enfant ! Remarqua-t-elle fièrement.

    - Oui, c’est ça. Ça été rapide. Je me demande quel est sa réponse !

                L’homme sourit et ouvrit le colis. Quelque chose explosa. Il toussota à cause d’un nuage de fumée qui s’était subitement soulevé. Il put alors voir des débris de fiole dans le fond de la boîte.

    - Variole… Chuchota-t-il les yeux grands ouverts.


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