• La loi de Nietzsche P1 : Chapitre 2

    Chapitre 7 : Itzal.

     

                Ivan Junior sautillait devant ses parents, fier de ne plus porter ses immondes lunettes. Surtout qu’elles étaient toujours plus sales que propre, peu importait le nombre d’effort qu’il faisait pour que ce soit l’inverse. Pouvoir voir ainsi était merveilleux pour lui. Mais ses parents étaient assez circonspects. En tant que scientifique, il ne pouvait que voir les faits : leur petit Ivan ne pouvait pas avoir récupérer sa vue en une nuit, ainsi.

    - Qu’est-ce tout ce raffut ? Soupira Vladimir.

                Le bruit de sa canne résonnait dans les couloirs en taule.

    - Il y a quelque chose qui cloche depuis qu’on est ici. Dit Ivan-Père.

    - Quoi donc ? Soupira-t-il en callant sa canne pour se frotter les tempes.

    - Et bien regardez Ivan…

                Vladimir regarda l’enfant. Il fronça les sourcils en remarquant que le garçonnet ne portait plus ses lunettes.

    - Il s’est blessé ? S’enquit-il d’un ton traînant, ennuyé.

    - Il voit !

                Vladimir toussa dans sa main et avisa l’enfant qui sautillait de nouveau sur place. Il prit dans sa poche une boîte et il en tira une gomme à mâcher de nicotine. Il ne pouvait fumer en ce lieu, trop de risque, mais il pouvait toujours s’injecter ses doses.

    - Parfaitement. Insista Antonina.

    - Je vois…

    - Exactement ! Sourit le jeune Ivan.

                Il reçut un regard presque mauvais de la part du chef de cette mission. Il toussa encore dans sa main, manquant de peu de cracher sa gomme de nicotine.

    - Ivan, retourne dans ta chambre. Dit Antonina en lui caressant la tête.

                Le garçonnet opina et il s’empressa de partir vers sa chambre. Ivan-Père s’approcha alors du chef de mission.

    - N’est-ce pas lié ? Ce garçon, venant d’une planète qui nous asphyxie respire notre air. Il reste en présence de notre fils et notre fils retrouve une vue parfaite. Nous nous sentons tous plus léger depuis qu’il est là…

                Vladimir se passa la main sur le visage, réfléchissant tout en mastiquant sa gomme. Oui, cette planète était étrange. Il devait faire quelque chose.

                Pour la science.

     

                Itzal se réveilla en sursaut dans son lit, avec l’impression de ne plus savoir respirer. Il porta sa main à sa gorge. Il récupéra difficilement de l’air. Chaque inspiration semblait prendre tout oxygène dans la pièce.

                La porte s’ouvrit a la volée sur Ivan, tout sourire. L’autochtone retrouva tout à coup la capacité de respirer normalement. Il sourit faiblement, ses lèvres étant d’un gris très pâle presque blanc.

                Il se pencha et prit les lunettes d’Ivan dans ses mains pour les lui tendre.

    - Это любезно, но я не нуждаюсь в больше мой lunettes.

                Itzal fronça les sourcils. Ivan reprit les lunettes qu’il posa sur la table de chevet. Il s’assit à côté de lui et commença à lui parler avec animation, souriant de toutes ses dents. L’autochtone le regardait sans rien dire. Il souriait toutefois légèrement, attendant que vienne le moment où son ami lui apprendrait des mots. Ils ne se connaissaient pas depuis longtemps, mais il éprouvait de l’affection pour lui.

                Alors qu’il parlait, il ne pouvait toutefois s’empêcher de penser à ses parents. Il se demandait quand est-ce qu’ils viendraient les chercher. Peut-être qu’ils tardaient parce qu’il pleuvait a l’extérieur. C’était certainement ça la raison. Laquelle est-ce que ça pouvait être sinon ?

                Ces personnes étaient gentilles, elles ne pouvaient qu’attendre avec lui le retour de ses parents. Ils avaient certainement voulu le protéger de la pluie.

     

    - … Et j’aurais voulu être cascadeuse ! Termina Lena, toujours à peine vêtue d’un soutien-gorge et de son jeans.

    - Ça aurait fonctionné. Sourit le scientifique, le regard lorgnant sur les attributs de la femme.

    - Borislav Yourivitch !

                L’homme releva le visage, surpris d’être interpellé de la sorte. Lena tourna également la tête, piochant dans son sachet marqué « contient des oléagineux ».

    - J’ai besoin d’une prise de sang.

    - Pour vérifier l’état de votre cancer ? S’enquit Borislav.

                Vladimir se mit la main sur le visage, contrôlant sa respiration comme il le pouvait. Pourquoi l’avait-on envoyé en mission avec une bande de personne stupide de la sorte ?

    - Pas pour moi. Pour ce garçon ! Il faudra l’analyser au plus tôt. Le sang. Précisa-t-il d’un ton peu aimable.

    - Oui, tout de suite. Qu’est-ce que vous chercher ? Demanda Borislav.

    - Le petit Ivan Ivanovitch est capable de voir depuis qu’il est resté avec lui. Il a peut-être un virus en lui.

    - Mais un virus bénéfique alors. Releva Lena.

    - Oui… Nous devons savoir ce qui constitue exactement ce garçon. Nous avons peut-être fait la plus belle découverte au monde. Nous aurons des prix Nobels et nos noms dans les revues scientifiques. Fantasma Vladimir.

                Borislav et Lena se dévisagèrent, un sourire étirant leurs lèvres jusqu’à leurs oreilles. Qui ne rêvait pas de marquer l’histoire, de devenir célèbre et riche ? Peut-être le deviendraient-ils. Ce qui était le plus merveilleux, c’était que ce serait chose faite par la chance.

                Juste par la chance.

     

                Ivan et Itzal sursautèrent lorsque la porte s’ouvrit rapidement. Borislav s’entretint avec l’enfant un moment avant de venir vers l’autochtone. Celui-ci regarda l’un de ses conquistadors avec un air soucieux. Il se sentait bien avec Ivan parce qu’il semblait avoir son âge mais ces adultes étaient un peu inquiétants. Ils parlaient forts et jamais directement a lui.

                Bien sûr, puisqu’ils ne savaient pas communiquer, c’était compréhensible mais Ivan essayait au moins de former un dialogue. Ça le rendait plus aimable.

    - Itzal, Он хочет брать вас некоторая кровь.

                Le garçonnet hocha simplement de la tête. Il regarda vers l’homme qui tenait dans sa main des seringues. Borislav sourit puis il vint prendre le bras de l’autochtone. Il planta l’aiguille dans son bras et il lui prit cinq fioles de sang. L’extra-terrestre ouvrait des yeux ronds en regardant le liquide carmin sortir de ses veines.

    - Спасибо. Dit l’homme avant de partir.

                Itzal lança un regard d’incompréhension vers son ami. Ivan sourit et il lui donna la bouteille d’eau.

    - Merci… Chuchota l’enfant en se frottant le bras.

                Ivan agita le doigt.

    - Спасибо. Merci.

                Itzal sourit de toutes ses dents. Il était ravi que son ami et lui apprennent les mots de l’un et de l’autre.

     

                Vladimir toussa dans son poing. Il grommela avant de mettre un casque qui lui donnait un aspect de scaphandrier. Il espérait ne plus tousser lorsqu’il serait dedans pour ne pas causer des problèmes. Si ce casque n’était pas foncièrement utile, il préférait ne pas prendre de risque. Il allait faire des expériences sur le sang d’un alien après tout !

                Il prit un lotus et fit tomber quelques gouttelettes rouges dessus. Il s’attendait à tout : le voir flétrir, fondre ou autre idée abracadabrantes.

                Mais il ne se passe strictement, si ce n’était que les pétales blancs devinrent rouges. Il prit alors d’autres gouttes pour les mettre entre deux plaquettes et pour les observer sous le microscope.

                Il y avait là les mêmes composants que dans le sang de n’importe quel humain. Sauf un. Un petit globule jaune.

                Vladimir l’extrait alors et commença ses recherches.

     

                Vladimir siffla lorsqu’il resta bredouille. Il sentait ses poumons comprimés. Il retira son casque et le posa à côté. Il ne put s’empêcher de tousser. Il grogna puis regarda à nouveau dans le microscope. Quelle ne fut pas sa surprise de voir les globules jaunes réagir. Ils se mirent à gonfler, gonfler, gonfler et…

                Des molécules d’oxygènes et d’hémoglobines se retrouvèrent sous les plaquettes. Il y avait également des globules gris qui se mirent à attaquer d’étranges petites particules qui s’étaient glissé sous les plaquettes lorsqu’il avait toussé. Il ouvrit de grands yeux surpris.

    - C’est… J’ai trouvé…

                Vladimir sourit de toutes ses dents.

    - J’ai trouvé la panacée !

                Il sortit de la pièce et passa dans les couloirs.

    - Nous rentrons sur Terre ! Nous rentrons sur Terre et nous serons des héros ! Cria-t-il.

     


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