• Chapitre 13 : Essai.

     

                Sullyvanne courrait dans les couloirs de l’école. Elle trouvait ce sentiment gratifiant. Elle pouvait réellement bouger son corps comme elle voulait, quand elle voulait. Elle n’avait qu’une limite : celle de son corps. Avec une poitrine si imposante, c’était des fois douloureux de courir ainsi.

                Elle traversa un mur puis l’autre jusqu’à trouver finalement ce qu’elle cherchait : Faustine et Mathias. Elle sourit de toutes ses dents.

    - J’ai déserté !

    - Déserté ? Rit Mathias, assis sur le bureau de sa créatrice, comme d’habitude.

                Comme chaque jour, il avait changé de vêtements, troquant les tenues plus longues pour celles qui étaient courtes.

    - Jean-Marc engueule sa voiture. J’avais besoin de votre aide ! Jean-Marc est en train d’écrire la suite… mais il ne me connaît pas… est-ce qu’il peut seulement continuer ?

    - Ça dépend. Supposa Faustine.

    - Je préfère être sûre… je veux pas qu’il me massacre moi. Bougonna Sullyvanne.

    - Je comprends. Répondit Mathias.

                Il sauta sur le sol et vint prendre son amie dans ses bras en souriant de toutes ses dents. Elle répondit par un sourire en se serrant un peu contre lui. Elle s’éloigna ensuite. Faustine prit quelques notes avant de sourire à son tour.

    - Je prendrais quelques mesures… mais faut pas s’attendre à grand-chose venant de lui.

    - N’est-ce pas ! S’écria Sullyvanne.

                Faustine eut un léger sourire puis elle reprit ses corrections, laissant les deux créations discuter ensemble. Ils avaient beaux faire tout le bruit qu’ils voulaient, personne ne les entendaient à part la femme.

                Elle était la seule à devoir supporter cela. C’était un mal pour un bien. Elle apprenait à oublier le tohu-bohu de ses étudiants par exemple.

     

                Le soir venu, Jean-Marc était celui qui accueillait sa collègue chez lui. Il avait fait un bon repas qu’il avait posé sur la table. Table qu’il n’utilisait jamais. À vrai dire, c’était comme s’il était en tête-à-tête avec Faustine. Il ne savait pas ce qu’il pensait d’elle, ni s’il l’appréciait vraiment. Mais il devait bien avouer qu’elle avait du charme avec ses grands yeux noirs, un point de beauté au coin de l’œil gauche.

    - J’espère que tu aimeras. Dit-il, rigide.

                Faustine lui offrit un léger sourire en retour. Elle avait presque l’impression que ses dents allaient faire des claquettes. Elle n’était pourtant pas si effrayante. Certes, elle savait que son air donnait des sueurs froides et qu’on la traitait souvent de pseudo-gothique, et ce malgré ses cheveux blonds, mais elle n’était pas effrayante, si ?

    - C’est gargantuesque comme repas. Scanda Sullyvanne en souriant de toutes ses dents à son créateur.

                L’homme sourit à peine.

    - Qu’est-ce que vous avez prévu ? Demanda-t-il.

    - Une interview ! Sourit Mathias.

    - Hein ? Fit Jean-Marc.

                Sullyvanne retint une pique du genre « on dit « pardon » », ne tenant pas à ce que ça se retourne contre elle.

    - Tu fais comme une interview à Sullyvanne et tu vois ses réponses. Ça suffira déjà à ce que tu la comprennes mieux. Et je pense que, pour toi aussi, ce sera plus agréable. Dis-toi qu’elle te houspillera moins. Avança Faustine.

    - Et qu’elle épargnera tes oreilles. Sourit Mathias.

    - Très bien…

                Jean-Marc avala un morceau tendre de poulet avant de se tourner vers sa création.

    - Bien euh… qu’elle est ta couleur préférée ?

    - Orange ! Sourit Sullyvanne.

                Faustine prit un petit cahier fais main et elle le jeta à Jean-Marc. Celui-ci le prit en la remerciant vaguement. Il récupéra un stylobille et prit note. Il ne savait pas à quoi ça rimait mais s’il pouvait mettre tout le monde d’accord, ce serait déjà plus évident.

    - Quel est… ton animal favori ?

    - Hm… le homard dans mon plat et le lapin dans mes bras ! Rit-elle.

    - Tu cuisinerais du homard ? Demanda Mathias tandis que sa créatrice mangeait.

    - Vui ! C’est un plat comme un autre. Répondit Sullyvanne.

    - J’vois… bon à savoir ! Tu es un monstre impitoyable !

                La demoiselle rit à cette réponse alors que Faustine ne pouvait s’empêcher de sourire, pour sa part.

    - Bien… quels sont tes rêves et aspirations ?

    - Hm… voyons… Au prime abord, ce qui comptait pour moi c’était de devenir une cuisinière compétente. Je voulais une jolie vie, une belle maison près de la forêt et une compagne agréable.

    - Tu es donc… gouine… Marmonna Jean-Marc.

    - Lesbienne. Protestèrent Mathias et Sullyvanne d’une même voix.

                Faustin marmonna quelque chose qui devait ressembler à « sale homophobe ». Jean-Marc lui envoya un regard noir en marquant sur sa feuille.

    - Alors… maintenant c’est quoi ?

    - Je pense que je veux protéger mes amis et les différents mondes ! C’est ce qui est le plus important pour l’instant. Si je dois donner ma vie pour ça… je pense que je peux le faire !

                Jean-Marc annota accord. Il continua de poser des questions à la demoiselle, élargissant ses connaissances sur elle. Il devait toutefois supporter tous les commentaires de Mathias et de Faustine.

     

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