• Et voici de quoi naviguez aisément pour chercher des informations sur mes projets actuels. (Les anciens resteront en ligne pour ceux qui voudraient relire le déroulement de vieille aventures ^-^)

    Vous les y trouverez par ordre alphabétique =3

    /!\ Cliquez sur le nom de la partie désirée pas sur le nom du roman  /!\

     

     

    Carcolh

     Avancée


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  • Cette histoire est un essai. Par ailleurs, je trouve que la fin (mais vous verrez plus tard) ne délivre pas un beau message. De ce fait, j'ai réutilisé le personnage de Hunter dans un autre contexte et dans un autre roman qui reprends certaines idées ici présentes.

    Les deux romans reprennent donc le personnage de Hunter et son caractère général mais ne sont en rien relié !

    Bonne lecture ^-^


     

    1
    Tessen

     

     

    Une pluie diluvienne s’abattait sur l’entièreté de Soignies. Elle semblait vouloir noyer toute la vermine qui déambulait dans les rues. Les gros nuages sombres couvraient les derniers éclats du Soleil couchant, plongeant la ville dans une étrange torpeur malsaine.
    La nuit avait poussé tous les malfrats des environs à sortir. Que ce soit dans l’espoir de faire quelques larcins qui leur procuraient argent ou nourriture ou dans celui de retrouver des « amis ».
    Alors que la plupart des badauds étaient habillés de noir, les cheveux dissimulés sous un quelconque couvre-chef, lui, dans cette ville si morne, il détonnait. Non seulement il portait des vêtements d’un blanc presque pur mais il avait également des cheveux roux, flamboyant.
    Il marchait le long de la rue. Il apparaissait comme l’un de ses nombreux hères, ne suivant aucun but établi. Ses yeux, aussi noirs que la cité, rivés sur les dallages. Il comptait le nombre de brisure, de détritus jonchant le caniveau ou encore le nombre de fois qu’il voyait des tessons de verres. Il ne manquait pas de remarquer les sans-abri qui tendaient les mains vers lui, priant pour avoir ne fut-ce qu’une petite pièce.
    Un centime leur aurait fait plaisir.
    L’individu entra dans une ruelle sombre. Peut-être bien la plus malfamée des environs. Il n’en avait entendu parler que peu même s’il savait qu’il trouverait en ces lieux des drogués, des receleurs peut-être même des prostitués, homme ou femme. Des gens pouvaient-ils réellement trouver leur bonheur en ce lieu qui le répugnait déjà ?
    Il aurait voulu pouvoir se mettre en apnée pour ne pas sentir toutes ses odeurs qui stagnaient en ces lieux. Sang, urines, déjections, crasses et tant d’autres choses que personne ne voulait imaginer.
    - Yo ! lança l’individu si voyant.
    Des multitudes de paires d’yeux se tournèrent vers lui. Il enfonça ses mains dans ses poches puis s’avança jusqu’au fond de l’impasse.
    Là se tenait l’homme le plus misérable, le plus abject et le plus repoussant qu’il n’eut jamais vu. Un homme qui ne devait même plus pouvoir être appelé de la sorte tant il avait rejeté son humanité au fil du temps.
    Le misérable leva ses petits yeux porcins vers lui. Il renifla, se frotta le nez puis tendit la main. L’être si voyant fixa cette paume crasseuse. Il aurait juré que s’il la touchait, il tomberait instantanément malade. Cependant, il sortit une des mains de ses poches. Elle était fermée sur une multitude de billets. Il aurait voulu les jeter sur le sol pour laisser le misérable tout récupérer sans qu’il le touche.
    Malheureusement, on lui avait appris les bonnes manières, même pour ce genre de créature. Ainsi, il se força à faire entrer leurs peaux en contact. Il sentit les doigts crasseux le frôler, se refermer tout contre lui.
    De son autre main, le misérable sortit un éventail qu’il jeta à son vis-à-vis. L’individu le rattrapa habilement au vol. Il fronça les sourcils, inspectant avec soin l’outil d’apparat un peu crasseux. C’était d’ailleurs surprenant qu’il soit si peu sale.
    - C’est ça l’arme que tu m’as promise ? grogna-t-il.
    - C’est une arme, répliqua le misérable en comptant les billets.
    Il se passait la langue sur les lèvres, du liquide immonde se rependant jusque sur son menton.
    L’individu frotta sa paume contre l’éventail puis l’ouvrit. Sous la crasse, il était des plus jolis. Noir, avec des enluminures dorées ou encore des fleurs roses. Un véritable travail de peintre qui avait dû lui prendre beaucoup de temps. Le genre de bibelot que sa mère aurait pu accrocher au mur.
    Enfin « mère ». Cette personne n’avait rien d’une mère.
    Il glissa ses doigts sur chaque battant appréciant le travail du professionnel bien qu’il n’arrivait toujours pas à croire qu’on lui ait vraiment vendu cela. S’il avait eu une vraie arme, il aurait au moins pu récupérer son argent. Quoique, justement, s’il avait été satisfait, il n’en aurait pas eu besoin.
    Il eut subitement une impression. Celle que les badauds se rapprochaient de lui. Lui qui était tout de blanc dans ce monde noir. Lui qui avait pu sortir tant d’argent de sa poche sans problème. Peut-être était-il, pour eux, un symbole de réussite. Peut-être était-il aussi l’espoir de se faire un peu d’argent facilement.
    L’être tourna son achat et passa une nouvelle fois ses doigts le long des bandes. Seulement, faisant cela, il toucha quelque chose. Une chose qu’il n’aurait su voir avec la noirceur de l’objet. Il se saisit de cette surprise et la tira, intrigué. Là, dans ses doigts se tenait une lame de scalpel. Il ne put que sourire en voyant qu’il n’avait pas perdu toutes ses économies pour rien.
    Il avait une arme.
    Non. Il avait des armes.
    Il fit volte-face pour pouvoir partir. Cependant, ses doutes se confirmèrent. Plusieurs badauds s’étaient bel et bien rapprochés. Ils le regardaient avec des yeux grands comme des soucoupes. Il aurait juré que les quidams avaient la bave aux lèvres. S’ils avaient été dans un dessin animé, ils auraient certainement eu le symbole du dollar à la place des yeux.
    L’individu ferma l’éventail afin de le glisser dans sa poche, enserrant fortement le scalpel dans sa main. Il s’avança sans afficher sa crainte, comme s’il était au milieu d’une meute d’animaux sauvages. De temps en temps, il devait les bousculer pour passer. Leur contact avait quelque chose de désagréable, d’autant plus rendu ignoble par la pluie qui faisait suinter leurs vêtements crasseux. À leur contact les habits de l’adolescent devenaient beiges.
    L’être donna un violent coup de coude à un homme trop proche de lui à son goût puis sortit de la ruelle.
    Il ne se rendait pas compte qu’il serrait bien trop fort le scalpel dans sa main sous le stress qu’il ressentait. Il ne voyait pas plus les gouttes vermeilles qui tombaient au sol, il était bien trop occupé à fuir.
    S’il ne percevait pas qu’il se blessait, c’était parce qu’il était atteint d’algotaraxie. La plupart des personnes se contentaient d’appeler cela l’insensibilité congénitale à la douleur ».
    L’individu n’avait rien à faire de sa maladie, ça faisait déjà dix-sept ans qu’il vivait avec. La seule chose qui l’obligeait à se soucier de son dysfonctionnement c’était que sa mère était toujours inquiète. Qu’elle passait son temps à vérifier qu’il allait bien. Qu’elle avait été jusqu’à abandonner son travail pour s’occuper de lui.
    Il jeta un regard par-dessus son épaule pour s’assurer que plus personne ne le suivait. Voyant que non, il s’éloigna assez pour ne plus risquer d’être attaqué en traître puis, enfin, s’arrêta. Il sortit l’éventail de sa poche et voulut le faire passer dans sa main droite, celle qu’il utilisait le plus, pour mieux l’observer. C’est à cet instant qu’il remarqua le liquide rouge dans sa main.
     Merde… chuchota-t-il.
    Il desserra les doigts avant de glisser le scalpel dans l’encoche où il l’avait pris. Il arracha un morceau de sa chemise pour en faire un bandage de fortune. Il se remit en marche, cherchant quel genre de mensonge il pourrait bien inventer pour que sa mère ne commence pas à paniquer. Elle s’inquiétait très vite.
    Surtout avec lui.
    L’adolescent marcha jusqu’à arriver à un quelconque appartement. Bâtiment qui ressemblait à tous les autres. Gris. Horriblement gris. Avec un enchevêtrement de fenêtres modifiées à la guise des habitants. C’était ignoble, un tel patchwork si peu uniforme.
    Il sortit de sa poche un porte-clés où trônait une figurine de loup auquel il tenait beaucoup. Il ouvrit la première porte avec une grosse clé assez vieille puis la seconde avec une petite qui était flambant neuve. Il marcha comme un mort-vivant jusqu’à la cage d’ascenseur qu’il ouvrit. Il s’engouffra dans la cabine avant d’appuyer sur le bouton « 4 ». Ironique. Quatre c’était le nombre de frères et sœurs qu’il avait. Même s’il ne les voyait pas souvent.
    Il ferma les yeux, laissant la porte se refermer dans un bruit aussi sourd que désagréable. Il se sentit soulevé. Peu de temps s’écoula avant qu’il ne sente que ça s’arrête. Il poussa la lourde porte puis s’avança jusqu’à arriver devant une autre. Elle se détachait des autres battants de bois par sa banalité affligeante. Il ouvrit l’huis de son appartement qu’il ferma derrière lui, sans bruit.
    Il ne voulait pas que sa mère, qui n’avait de mère que le nom, entende qu’il était entré. Les effluves de bonnes nourritures lui indiquaient qu’elle était dans la cuisine. Une aubaine pour lui puisqu’elle avait pour doctrine qu’on n’abandonnait jamais ses fourneaux lorsqu’on cuisinait.
    Il se rendit discrètement dans la salle de bain-buanderie. Cette pièce exiguë qui portait si mal son nom. Il n’y avait même pas de bain ! Ce qu’il y avait c’était : une douche qui ne fermait qu’avec un rideau et qui avait tendance à cracher de l’eau partout. Un évier un peu trop bas pour lui, du carrelage glissant ainsi que ce séchoir et cette machine à laver qui faisaient tellement de bruit. Surtout qu’ils étaient toujours mis en fonction lorsqu’il essayait de dormir. Ça l’empêchait de se reposer correctement. Néanmoins il comprenait : c’était moins cher la nuit.
    Il ferma correctement la porte derrière lui puis se déshabilla. Pour une fois, il fut bien content que le lave-linge fût dans la « salle de bain ». Il ôta ses vêtements crasseux et ensanglanté puis les mit dans le tambour. Il prit alors tous les vêtements blancs dans la caisse adaptée, dissimulant dès lors ses preuves.
    Il posa l’éventail sur la commode contenant tous les essuies, les sourcils froncés. Il faudrait qu’il trouve une excuse pour ça.
    Il entra dans la cabine de douche puis ouvrit l’eau. Il y avait un trait fait au marqueur indélébile qui lui indiquait jusqu’où il pouvait tourner l’arrivée d’eau chaude. S’il sentait la chaleur et la froideur, il ne se rendait pas compte à partir de quel degré sa peau brûlait. De ce fait, sa mère avait voulu qu’il soit prévenu de son seuil de « résistance ». Combien de fois ne l’avait-elle pas retrouvé rouge et brûlé à la sortie de la douche ? Combien de fois ne l’avait-il pas inquiété ?
    L’adolescent se lava rapidement, faisant quand même attention à ne pas se frotter trop vigoureusement. Les brûlures par frottement, ça lui connaissait aussi.
    Il sortit de la douche dès qu’il put. Il se sécha rapidement puis enfila son pyjama qui était suspendu au crochet. Il s’assura qu’il n’avait plus une trace de sang nulle part puis il se saisit de l’éventail. Qu’allait-il faire de ça ?
    Il sortit de la « salle de bain » afin de regagner la cuisine qui servait également de salle à manger. L’appartement était si petit qu’ils avaient été obligés d’avoir recours à cet agencement pour ne pas perdre trop de place. Vu l’heure, il n’y avait qu’en cet endroit qu’il pouvait aller. Il serra l’éventail dans sa main avant de le poser sur la table.
     Tu es rentré mon chéri !
    La personne devant les fourneaux se tourna. Cette personne était plus grande que lui de quelques centimètres. Elle avait de courts cheveux noirs en bataille ainsi que des yeux bleu clair.
    Mais elle n’avait de mère que le nom… puisqu’« elle » était un homme.
    - B’jour maman !
    Un simple tic de langage en fin de compte.
    - Je te mets la table ?
    - Avec plaisir !
    L’adolescent ouvrit une armoire près de « sa mère » d’où il sortit deux assiettes qu’il vient mettre à table.
    - Trois ! Trois ! s’enthousiasma son parent.
    - Papa rentre ce soir ?
    - Bien sûr !
    Le sourire de l’adolescent se figea. Il prit toutefois une troisième assiette qu’il posa sur la table. Il savait que son père ne rentrerait pas ce soir. Comme il n’était pas rentré depuis trois ans. Il savait que c’était parce que son père ne rentrerait plus jamais qu’il était encore le seul à vivre ici. Il s’obligeait, chaque jour, à jouer le jeu, ne voulant pas attrister celui qui l’élevait.
    S’il n’y avait que ça qui pouvait lui faire plaisir.
    Ayant fini de poser les couverts, il regarda l’éventail. Il le fit tourner dans ses mains, observa le côté moins beau où les armes étaient cachées. Même en pleine lumière, elles ne se voyaient pas réellement, entre autres parce que les lames étaient peintes de noirs.
    - Tu as pris ta température ? questionna l’homme.
    - Pas encore.
    - Tu sais où est le thermomètre.
    - Yep ! Mais avant… j’ai un cadeau pour toi !
    Il sautilla jusqu’à « sa mère » à qui il tendit l’éventail. Après tout, c’était le genre de chose qui pourrait lui faire plaisir. S’il pouvait le faire sourire même en lui offrant un assortiment d’armes dans un joli emballage…
    - Hunter… tu n’aurais pas dû, murmura-t-il en prenant précieusement ce faux-cadeau.
    - Mais si. Et je te ferais pleins d’autres cadeaux !
    - Le fait que tu sois là est déjà en cadeau en soi, jura le plus âgé en lui caressant tendrement les cheveux.
    Son fils rougit.
    - J’ai hâte qu’on soit ce week-end, souffla l’adolescent.
    - Moi aussi ! Allez ! À table ! Exceptionnellement, tu pourras prendre ta température après.
    Hunter sourit puis s’installa. « Sa mère » vint remplir les trois assiettes d’un plat au fumet délicat. Le jeune homme jeta un regard acerbe à cette troisième assiette puis commença à manger. Comme chaque fois, c’était très bon. Son parent avait abandonné une place de chef étoilé lorsqu’il l’avait adopté. Il n’avait que huit ans lorsqu’il était devenu le quatrième enfant adoptif de cette famille.
    Il avait rencontré deux personnes fantastiques qui avaient pris grand soin de lui. Il était heureux ici, bien plus qu’il ne l’avait jamais été pendant les sept premières années qu’il avait vécu auprès de ses vrais parents. Il s’était attaché à son père et à sa « mère ». Lui seul appelait l’ancien cuisinier « maman » au début. Puis les autres l’avaient imité parce que « papa-Camile » c’était un peu long. Et dur à prononcer pour les plus jeunes.
    - C’est rare que tu sortes le mercredi après-midi, dit Camile après une bouchée de vol-au-vent.
    - Oui… mais je voulais te faire ce cadeau.
    Le mensonge n’était pas le propre de sa famille. Malheureusement lui… il avait dû l’apprendre pendant cinq de ses sept premières années de vies.
    - C’est mignon. Mais je n’aime pas que tu sortes par ce temps-là, souffla l’ancien cuisinier.
    - Je sais…
    - Tu es bizarre ces derniers temps. Tu le sais ça ?
    - Mais je reste mignon ? sourit son fils.
    - Siiii mignon, rit-il avant de jeter un œil à l’assiette qui ne serait pas touchée cette nuit.
    Ils mangèrent tout en parlant de leur journée respective. Camile n’avait pas grand-chose à lui raconter puisqu’il était homme au foyer. Il doutait que son fils n’en aurait que faire du contenu de ses émissions, toutefois, lorsqu’il y avait des choses « importantes », il les lui racontait. Comme lorsqu’on était venu pour le compteur à eau, une fois, et que l’employé avait cassé un cadre.

    Hunter s’était resservi une fois. Son plat et celui de Camile étant finis, il se leva puis se saisit de l’assiette de son père, dans le dos de « sa mère », qu’il mit rapidement dans des tupperwares avec les autres restes des casseroles. Une façon comme une autre d’alléger une partie du travail de son parent tout en évitant un gâchis de nourriture.
    Camile se rendit dans le salon où il alluma la télévision. Toutefois, son attention était happée par cette porte, espérant qu’elle s’ouvre. Espérant un retour qui ne viendrait jamais.
    Depuis deux jours, l’adolescent comprenait l’ancien cuisinier bien qu’il détestait toujours autant le voir comme ça. Il espérait activement qu’il ne deviendrait pas comme son parent.
    Lorsqu’il eut fini la vaisselle, le malade vint dans le salon. Camile lui tendait un thermomètre, un air soucieux marquant son visage. Hunter se saisit de l’objet et l’agita pour remettre l’alcool en place. Il le glissa sous son aisselle alors qu’il s’asseyait à côté de « sa mère ».

     

    Chapitre suivant


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  •  

     Carcolh

     

     

    Aujourd'hui, encore un petit tête à tête avec Carcolh !

     

    Carcolh c'est un petit roman, sans prétention (que j'auto-éditerais) qui s'enchâsse dans mon projet "une histoire - une créature fantastique".

     

    Par contre, je pense que l'utilisation du mot "roman" éronée. Mais ce n'est pas non plus une nouvelle... alors moi j'appelle ça une nouvelle romantisée. Ce n'est CERTAINEMENT pas le bon terme mais jusqu'à ce qu'on me dise comment ça s’appelle, j'utiliserais celui-là =P

     

    L'histoire de la création de ce roman en quelques mots :

    Je cherchais une créature humanoïde pour la saga d'Owain(nom du héros, elle n'a pas encore de titre) lorsque j'ai découvert l'histoire de Carcolh. Je ne vous fais pas de secret : c'est un escargot. Sachant que l'une des personnes qui me tient le plus à cœur est un escargot, je ne pouvais que m'intéresser à cette légende !! C'est au cours d'une nuit d'insomnie(... d'une nuit normale en d'autres mots) que j'ai pris mon bloc-notes et un crayon pour commencer l'histoire. J'en terminais l'écriture le lendemain, sur word, en me consacrant une journée entière à ce récit vu que mon amie a annulé sa visite pour cause d'imprévu.

    Mais le premier jet n'était pas brillant. L'idée était là, elle était bien, mais il manquait beaucoup de chose. Preuve en est : Alors qu'il faisait 12 pages A4 en premier jet, il en fait maintenant 36(100 au format poche) ! C'est donc bien une sacrée aventure pour ce petit escargot !

     

     

    Quelques chiffres :

     

     

     

    Carcolh : Avancée

     

    Comme vous pouvez le voir, il ne reste que les corrections pour ma part ! Et qu'est-ce qui m'aide à les sortir ? Imaginaerum le film qui est ouvert là, sur mon lecteur ci-dessous. Et vous pouvez même admirer de très beaux flocons ! (Bien sûr l'image en question n'appartient qu'au film et pas à moi >-<)

    Imaginaerum de nIghtwish =D <3

     

     

    L'illustration :

    Cette fois-ci, pour l'illustration, j'ai fait ma difficile ! C'est une histoire sur un escargot ? Inspirée à cause de mon escargot ? Un mythe auquel je me suis inspirée à cause de mon escargot ? IL ME FALLAIT UNE ILLUSTRATION DE MON ESCARGOT !!

    Encore heureux qu'elle dessine et que je suis sa fane numéro 1 !!

    Je ne vous en dis pas plus pour l'instant (vu le niveau d'avancée je n'en sais pas beaucoup plus moi-même noté, mis-à-part que je suis sûre que ce sera super ! =3)

    Si vous voulez voir un peu ce que peut faire ledit escargot, allez donc > ici < c'est son blog et il y a plein de trucs chouettes dessus !

     

     

     

    J'espère que vous êtes aussi excité que je le suis =D

     

     

    Carcolh est là.

    Carcolh rampe sur le monde.

    Carcolh t'attrapera...


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  • Écrit le 10/04/2015

     

    Encore un ouvrage dérivé de la série Death Note. Bien que celui-ci tire directement se sources du drama qui y est raccroché. D’ailleurs, c’est plus ou moins la même histoire, à quelques exceptions près qui se rapprochent beaucoup plus de l’anime ou du manga et que j’approuve.

    L’histoire est fluide et bien ficelée. Même en connaissant le fil conducteur, on sourit, on approuve ou désapprouve et, surtout, les pensées et agissements de L sont décrits d’une façon exquise. J’ai trouvé quelques passages un peu ennuyants (surtout ceux des longues explications)

    Par contre, j’ai trouvé qu’il y avait trop souvent des mots un peu trop simplets comme « truc » ou autres qui cassaient un peu le récit...


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    2
    Lui

    Le lendemain, Hunter préparait son sac pour aller à l’école. Comme tous les matins, sa boîte à tartine était déjà prête sur la table de la cuisine. Il n’y avait rien de chaud dedans pour être sûr qu’il ne se brûle pas alors qu’il était toujours à l’école.
    Dans sa chambre, l’adolescent prit son ordinateur portable qu’il glissa avec le reste. Habituellement, il ne le faisait pas parce Camile n’aimait pas cela. Outre le fait qu’on pouvait lui voler ce petit bijou de technologie, il craignait que l’on frappe son fils pour le lui dérober. Malheureusement, comme l’homme l’avait souligné, il avait changé depuis deux jours.
    Il observa une de ses peluches : un loup. Appuyée contre son nounours préféré, une grosse fraise avec des yeux et des touts petits bras. Aujourd’hui, il ne se préoccupait que de la première. Il ne le lâchait pas des yeux alors qu’il passait lentement ses doigts dans les faux poils.
    - Chéri ! Tu vas être en retard ! lui cria Camile.
    - Oui, oui j’arrive !
    Il fixa sa mallette avant de la mettre à son dos. De toute façon, il arriverait forcément en retard. Ou plutôt, il n’arriverait pas en retard puisqu’il ne risquait pas d’aller en cours.
    Il sortit de sa chambre puis vint faire la bise à l’homme. Il jeta un coup d’œil à la table du petit déjeuner, plus précisément à cette troisième assiette qu’il détestait. Il se saisit de sa boîte à tartine pour la mettre entre son ordinateur et un livre.
    - J’y vais, dit Hunter, ne mentant qu’à moitié.
    Il quitta l’appartement puis le bâtiment. En ce jour, il ne pleuvait pas. À la lumière matinale, la ville semblait presque belle.
    Presque.
    Pour lui, elle était toujours aussi ignoble. Ce n’était pas la lueur calme et sereine de la journée qui pouvait effacer les crapules qui ne faisaient qu’attendre leurs heures.
    Il marcha un moment, jetant de fréquent regard à une fenêtre précise : celle de son appartement. Lorsqu’il fut suffisamment éloigné, il bifurqua dans une rue. Il dut en prendre encore quelques-unes pour finalement arriver dans une impasse qui n’était malfamée que de nuit. Il effleura les briques du bout des doigts. Il y avait des tâches de sang devenues noires qui marbrait le mur.
    Il embrassa, lentement, cette marque immonde sur une surface tout aussi ignoble. Pourtant la sensation, il n’avait pas la sensation de faire quelque chose de dégoûtant en posant ses lèvres sur l’enchevêtrement de brique.

     

    21 Octobre 2013


    Comme tous les jours, Hunter faisait un petit écart, après l’école, pour passer par l’impasse. C’était là que son loup vivotait en son absence. Endroit paisible suffisamment éloigné de la rage de la route. Il était rassuré de le savoir ici au moins.
    Il rejoignit son animal qu’il caressa en souriant. Le canidé, comme un petit chien, agitait la queue, tout content.
    Hunter ne se sentait bien qu’en sa présence. Surtout depuis trois ans.
    Il s’assit à son côté puis « discuta » avec lui. L’animal ne pouvait répondre que par quelques grognements et pourtant, il était convaincu qu’il y avait dialogue.
    - Eyh… lança une voix nonchalante.
    Hunter redressa la tête. Il put alors voir un homme, le regard perfide, les yeux vitreux. Son sourire était édenté. Mais ses muscles affirmaient que ce n’était pas son état avancé de drogué qui l’empêcherait de lui faire « du mal ».
    Il se mit devant son animal, inquiet pour lui.
    - Pousse-toi petit, la bête m’intéresse, siffla-t-il.
    - Non ! Cria l’adolescent.
    L’homme renifla horriblement avant de projeter Hunter contre le mur. Une autre personne que lui aurait ressenti la douleur cuisante, lui ne vit que le sang giclé. Son loup s’était jeté sur l’homme afin de le protéger. Malheureusement, le mécréant avait un poing américain. Il l’avait envoyé dans la mâchoire de l’animal. Non seulement il l’envoya au tapis, mais il le fit glapir.
    Fou de rage, Hunter se jeta sur l’homme. Il frappa et le mordit sans réellement réalisé ce qu’il faisait : tout ce qui comptait, c’était le faire souffrir. Il ne sentit pas les vagues de douleurs, signifiant que l’individu le frappait.
    Ce n’est que lorsqu’il perdit trop de sang qu’il vacilla et tomba à genou. Hagard, il put voir l’homme soulever son meilleur ami et l’emmener à sa suite.
    L’homme cracha a ses pieds puis partit, tout simplement.

     

    Jour présent

    - Qu’est-ce que tu fais ? s’enquit une voix claire et douce.
    Hunter sursauta et fit volte-face. Le Hasard, ou peut-être le Destin, voulut que la lumière du début de matinée, encore un peu rosée, se mit à irradié. Ainsi, la personne qui venait de lui parler en était baigné, dissimulé sous les halos lumineux. Un être qui était installé sur le muret qui clôturait l’impasse. L’adolescent n’essaya même pas de savoir comment cet inconnu était arrivé là mais à quoi il pouvait bien ressembler. Toute cette luminosité l’empêchait de rassasier sa curiosité.
    Il en venait à une seule et unique conclusion : cet être était un ange. Non. Pas un ange.
    Un dieu.
    - Ce que je fais… murmura le malade.
    La lumière se fit un peu moindre lui permettant de découvrir un bel éphèbe plus âgé que lui d’environ un an. Il avait les membres graciles, un sourire à la fois tendre et attirant. Des grandes prunelles dorées ainsi que des cheveux en batailles blondes presque blanches.
    Maintenant, il aimait le gris.
    - Eyh ! Il faut pas traîner par ici, s’écria quelqu’un.
    Hunter tourna la tête. Il put alors voir le policier du quartier, « John Press » était marqué sur son insigne. Il faisait actuellement sa ronde. Ainsi, l’adolescent s’obligea à afficher un sourire gentil. Ça lui donnait un air un peu joufflu à cause de ses joues un peu rondouillette d’enfant.
    - Oui. Je sors, assura-t-il, souriant.
    Le malade jeta un dernier regard vers le muret. Il n’y avait déjà plus rien installé dessus. La lumière avait cessé de l’aveugler. Il était en train de se demander s’il avait imaginé cet être ou pas. Il serra les lèvres avant de quitter l’impasse. Il recommença à sourire à l’homme en uniforme.
    - Tu ne devrais pas être à l’école ? questionna le policier en avisant la mallette sur son dos.
    - Je commence une heure plus tard, sourit-il.
    Mentalement, il se disait qu’il devrait noter le nombre de mensonge qu’il proférait la journée. Juste pour savoir à quel point Camile pourrait le détester.
    - Ne traîne pas par ici quand même. C’est dangereux. File, dit-il d’un ton paternaliste.
    - Oui, Monsieur.
    Hunter lui lança un large sourire avant de partir en trottinant. Il ne savait pas exactement où il allait. Il laissait ses pieds le porter. Eux sauraient où est-ce qu’ils devaient aller.
    Il ne sut combien de temps exactement se passa avant qu’enfin, il ne s’arrête devant une vitrine. Celle-ci n’avait rien de particulier pour attirer le regard. Pas de bonbon qui pouvait ravir les yeux des petits et des grands. Pas d’équipement d’haute technologie qui pourrait lui plaire, lui qui était plus que doué avec un ordinateur entre les mains. Rien. C’était même une vitrine affligeante tellement elle était mal arrangée. Peu surprenant qu’une affiche montrait que le magasin était en faillite et à vendre. Pourtant, ses pieds avaient été attirés par elle.
    Probablement à cause d’une affiche qui était collée dessus grâce à du papier adhésif. Elle, elle était du plus grand intérêt. Elle demandait à ce qu’on arrête un homme. Un homme qu’il avait déjà vu. Pour ne pas effrayer qui que ce soit, il n’était pas noté ses délits. Hunter en connaissait tout de même un. C’était précisément ce crime en particulier qu’il voulait lui faire payer.
    Il se saisit de l’affiche qu’il ôta, lentement. Il fixa le visage disgracieux de cet homme puis plia soigneusement le papier qu’il glissa dans sa poche. L’adolescent se remit alors en marche. Cependant, cette fois, il savait vers où il allait. Il continuait d’avancer à un rythme normal. S’il s’empressait, il pourrait paraître suspect. Il ne tenait pas à ce qu’on appelle Camile. Qu’est-ce qu’il ferait si « sa mère » était au courant de ses frasques ?

    L’église sonnait dix heures lorsqu’il arriva enfin devant le poste de police. Il entra dans le bâtiment. Il en profita pour regarder après une autre affiche, peut-être plus détaillée que la sienne. Malheureusement, il ne trouvait rien d’autre qu’une multitude de visage qui le laissait on ne peut plus indifférent.
    Il se rendit alors dans une petite pièce emplie de chaises. Elle devait servir de salle d’attendre. Il prit alors un siège et s’installa pour patienter, fixant la porte d’où venaient probablement les policiers.
    Il entendait le brouhaha des discussions, voyait le va-et-vient des policiers qui essayaient de faire leur travail. Où encore les quidams qui venaient porter plainte. Il ne faisait pas attention à l’horloge qui faisait défiler les minutes de son attente.
    Il fit passer sa mallette devant lui et la posa sur ses genoux. Il serra ses mains sur les lanières, faisant attention de ne pas se brûler à cause du frottement. Il priait pour que quelqu’un vienne au plus vite.

    Une longue heure s’écoula avant qu’une ombre ne passe devant ses yeux. Il leva alors le regard pour voir une femme en uniforme. Puisque Hunter donnait l’impression d’avoir treize ou quatorze ans, elle afficha un sourire. Elle paraîtrait moins imposante de la sorte.
    - Qu’est-ce qu’il y a ? interrogea-t-elle d’un ton doucereux.
    Comme celui qu’on servait aux enfants de maternels, l’air de penser qu’ils étaient jeunes et par conséquent stupide.
    - Je suis venu pour avoir des informations…
    Hunter prit l’affiche qu’il montra à la femme.
    - Sur lui.
    Elle fronça les sourcils, regardant le papier comme si c’était du venin lui-même.
    - Nous même, nous en avons peu. Pourquoi t’intéresses-tu à lui, mon petit ?
    Le malade ne répondit rien. Il ne pourrait jamais expliquer les raisons de cette recherche.
    N’obtenant aucune réponse, la femme voulu lui prendre l’affichette seulement l’adolescent poigna dedans. Il ne sentit pas la feuille couper la fine membrane entre ses doigts.
    - C’est à m…
    - Ça suffit, grinça-t-elle.
    Elle avait cessé d’agir avec lui comme s’il était un garçonnet. Ce fut d’ailleurs pour cette même raison qu’elle lui arracha la feuille des mains.
    Hunter serra les dents. Il se leva puis sortit sans demander son reste. Voulant récupérer une des affiches, il scruta chaque papier sur le mur, avec soin. Cependant, il n’y avait toujours pas le visage de cet homme. Il siffla, agacé, avant de sortir.
    Il se rendit dans une chaîne de restauration rapide où il y avait le wi-fi. Il commanda une boisson gazeuse avant de se trouver une place. Il ouvrit sa mallette puis en sortit son ordinateur qu’il allumait. Il ferma les paupières jusqu’à entendre le bruit caractéristique qui l’informait que son portable était enfin opérationnel. Il rouvrit les yeux, un large sourire aux lèvres. Froid. Inquiétant. Mais large.
    Il commença à pianoter sur le clavier. En quelques secondes, de nombreuses pages s’ouvrirent. Il ne nécessita encore que de quelques minutes avant qu’il n’affiche une fenêtre qui indiquait « serveur de la police ».
    Il regarda à droite et à gauche afin de s’assurer que personne ne pouvait voir ce qu’il faisait. C’était la raison pour laquelle il avait choisi l’endroit le plus au coin dans la salle de restaurant. Ainsi, il limitait encore les risques. Il lui suffisait de quelques œillades au-dessus de son écran pour s’assurer qu’aucun importun ne s’approcherait.
    Les forces de l’ordre ne voulaient pas lui donner les informations dont il avait besoin ? Il prendrait ce qui lui était nécessaire tout seul.
    Il but une gorgée de son breuvage puis commença à fouiner sans vergogne.
    Son verre était à moitié bu lorsqu’il finit par finalement trouver ce qu’il voulait. Nom, Armand Stor, adresse, 12 rue des martyres. Une liste de délit. Encore une fois, il ne trouvait pas le crime qu’il connaissait. À savoir vol d’un loup après l’avoir frappé à sang. Lui aussi avait saigné ce jour-là. Il s’en souvenait clairement.
    Cependant, il se doutait qu’Armand n’était que le premier échelon de tant d’autre. Le kidnapping du loup avait forcément été commandité.
    Il nota toutes les informations qui lui seraient utiles sur un fichier de traitement de texte. Il ferma alors son ordinateur puis termina sa boisson d’une seule traite. Il glissa son portable dans son sac puis alla jeter le gobelet. Il sortit du restaurant puis commença à flâner dans les rues.
    Il n’avait pas envie d’aller en cours. Pas envie de voir ses camarades de classes. Eux qui n’avaient pas tant de soucis que cela. Eux qui jouissaient d’argent et de moyens à foisons. Il pensait à l’un qui n’étudiait jamais bien qu’il avait toujours de très bonnes notes. Lui, il devait réviser des heures durant. Seulement, en ce moment, il n’en avait plus envie.
    Il déambulait encore, sans but. Il ressemblait à une âme en peine. Il cherchait quelque chose, sans pouvoir l’atteindre. Il était même incapable de se défaire de cet homme qu’il détestait tant parce qu’il avait laissé son cadeau-arme à l’appartement. Il n’avait même pas pris une seule des armes qui y étaient cachés. Sa vengeance devrait attendre…
    Il n’avait pas envie d’attendre. Il attendait déjà depuis trois jours. Ça lui semblait tellement long. Et à la fois si court. Il avait cette sensation de vide qui germait en lui et rien qui ne lui permettait de la combler.
    Il n’avait même rien à faire. Il était doué avec un ordinateur seulement il n’aimait pas jouer avec. Il aurait pu l’utiliser à d’autres fins mais, dehors, il n’avait nulle part où brancher une batterie. Il ne pouvait dès lors travailler sur cet individu qui avait osé kidnapper son loup. Armand avait peut-être même déjà tué le canidé.
    En fait… il en était sûr. Son animal ne pouvait qu’être mort. Il se devait de garder l’espoir, malgré le nombre de méfait qu’avait fait cet homme…
    Ça aussi, il l’avait trouvé sur le site de la police : Meurtre, kidnapping, viol, pédophilie, acte de maltraitance sur enfant, animaux et même adultes. Visiblement, la vie des enfants valait plus que celle des animaux et celle des animaux valait plus que celle des humains. Il ne comprenait pas. Une vie était une vie après tout. Celle de son loup n’avait cette importance que parce qu’elle était celle de son loup.
    Hunter s’avança vers la rivière qui longeait la ville. Il s’appuya sur le garde-fou, sa mallette ayant retrouvé sa place sur son dos. Il observa l’eau qui clapotait doucement. Ce bruit était agréable. De temps en temps, il entendait un cri de canard. Il ne pouvait s’empêcher de sourire à ce moment-là.
    - Qu’est-ce que tu fais ? interrogea une voix claire et douce.
    À cet instant précis, un banc de poisson fit légèrement bouger une pierre qui libéra une étendue d’eau. Le soleil la frappa se répercutant sur la surface claire. Elle se refléta puis usa d’un rétroviseur d’une voiture mal garée pour aveugler Hunter lorsqu’il tourna la tête.
    Encore une fois, il vit une forme noyée dans une lumière divine. Seulement, elle s’atténua plus vite. La première fois, il avait osé s’imaginer décrire cet être à une personne quelconque. En cet instant, il s’y refusait. Cet être était tout simplement trop magnifique pour être décrite.
    Ce n’était pas un dieu mais Dieu. Il se demandait ce que Dieu pouvait bien vouloir à faire avec lui ? Désirait-il lui faire payer pour tous ses actes ? Parce que depuis quelques jours, il agissait comme la pire des personnes ? Est-ce que son âme pouvait-elle seulement être sauvée à présent qu’il voulait détruire la vie des gens ? Peu importe de quelle façon.
    - Qu’est-ce que tu fais ? répéta la personne d’une voix horriblement douce.
    Il sourit. Un magnifique sourire qui détruit instantanément toute logique dans l’esprit de Hunter. Qu’est-ce qu’il faisait ? C’était une question dont il n’était même plus sûr d’avoir la réponse.
    - J’attends… chuchota Hunter.
    - Tu attends quoi ?
    - Qu’il soit l’heure de rentrer à la maison.
    - Je vois…
    - Pourquoi est-ce que tu me suis ?
    - Je ne te suis pas, répondit le bel éphèbe.
    Il se déplaça pour venir de l’autre côté. Il appuya son dos contre le garde-fou plus proche de lui encore qu’avant. Le regardant bouger ainsi, avec une démarche de loup, Hunter revint sur ses positions. Ce n’était pas un bel éphèbe, c’était un ingénu. Dieu lui avait fait l’honneur de se montrer à lui et il était d’une innocence inégalable.
    - Tu devrais rentrer chez toi…
    - Il faudrait que j’aie… une excuse, expliqua Hunter. Je préfère attendre la fin des cours.
    - Tu devrais faire attention. C’est dangereux…
    - Je sais. Est-ce que tu vas arrêter de me suivre ?
    - Je ne te suis pas, répondit-il une nouvelle fois en secouant la tête.
    - Pourquoi tu es là alors ? Pourquoi est-ce que c’est déjà la seconde fois que l’on se voit ?
    L’ingénu sourit puis il regarda la rue. Sur la route, il y avait une multitude de voiture qu’il avait déjà vu tant de fois. Des personnes dont il pouvait presque connaître la vie tant il les avait vue. Seulement c’était la première fois qu’il parlait à quelqu’un.
    - J’attends, c’est tout…
    Hunter ouvrit la bouche pour répondre. Cependant, une cannette fut jetée dans l’eau par un loubard qui voulait impressionner la fille voluptueuse à son côté. L’adolescent se tourna vivement en entendant le vol paniqué d’un des canards. Lorsqu’il se tourna pour reprendre sa conversation avec l’ingénu, celui-ci avait disparu.
    Le malade fronça les sourcils, regardant autour de lui. Une personne aussi merveilleuse ne pouvait qu’être remarquée. Que ce soit par lui ou un autre. Hors il ne voyait aucun abruti avec des yeux de merlan frits observant la beauté incarnée. Il chercha pourtant pendant dix minutes avant de se rendre à l’évidence : Dieu n’était plus là.

    Le jeune homme, que Hunter appelait Dieu, toussa dans sa main. La tête lui tournait. Il fut obligé de s’appuyer contre un mur. Il lui jeta un vague regard pour s’assurer qu’il était bien contre. Il ferma les yeux quelques minutes.
    Il se redressa, la respiration encore un peu hachée, et se pencha au coin de l’immeuble. Il put alors voir Hunter repartir en regardant autour de lui. Il avait l’air perdu, ce qui brisait le cœur du jeune homme. Il se demandait s’il n’aurait pas mieux fait de rester à son côté…
    Il ne pouvait pas rester longtemps. Il devait user de son temps avec parcimonie.
    Il s’éloigna vers une grande poubelle noire. On aurait pu mettre deux hommes de fortes statures dedans et elle lui arrivait au ventre.
    Il se pencha dessus et commença à fouiner. Il repoussait des feuilles qui n’avaient rien à faire dans cette poubelle ou encore des vieilles chaussures. Il finit par trouver quelque chose d’intéressant : Un demi-sandwich au jambon. La personne qui l’avait jeté avait certainement dû avoir assez mangé et n’avait pas pensé à le conserver.
    Il vérifia tout de même que son repas n’était pas avarié puis il le dégusta. Il était affamé. Cette maigre pitance était plus que bien venue. Mangeant, il se dirigea jusqu’à la rivière. On pouvait y descendre par une série d’escaliers sur chacune des routes. Il s’empressa de les descendre, prenant garde à ne pas glisser sur les pierres emplies de mousses vertes.
    La baignade était interdite mais personne ne lui disait quoi que ce soit. Le voyant, les canards s’envolèrent en poussant des cris paniqués. Il but alors boire à grande goulée cette eau qui n’était pas de première qualité. Non pas à cause des poissons et des canards mais de la pollution et de tout ce qu’on y jetait.
    Le jeune homme se rafraichit avec un soupir rassuré.
    Il remonta les marches et avança un peu dans la rue. Une femme en pleine conversation avança droit vers lui, ne prêtant attention qu’à ses clés.
    Au lieu de s’entrechoquer avec lui, elle le traversa.

    Le soir même, Hunter était allongé dans son lit. Son cerveau sautait d’une idée à l’autre. Que ce soit d’Armand, dont il manquait cruellement d’information, à cet être enchanteur. Pourquoi n’apparaissait-il que dans un éclat de lumière ? Et pourquoi disparaissait-il sitôt il n’avait plus les yeux rivés sur lui ?
    Il était bien plus intrigué par cette apparition quasi mystique plutôt qu’emplit de la haine pour cet homme misérable. Pourtant, éveillé comme assoupi, il revoyait inlassablement le mal qu’on avait fait à son tendre loup.
    La porte s’ouvrit lentement dans un grincement ignoble. Il entendit un petit « merde » de la voix de Camile.
    - Maman ?
    - Je ne te réveille pas, mon chéri ?
    - Non… qu’est-ce qu’il y a ?
    - Ton père n’est pas rentré ce soir.
    Son fils se retint de lui dire que c’était ce qui arrivait tous les soirs depuis trois ans.
    - Je n’arrive pas à dormir… est-ce que tu peux venir dormir avec moi ?
    L’adolescent sourit puis se leva. Il en avait l’habitude. « Sa mère » avait tenu trois jours depuis la dernière fois qu’ils avaient dormis ensemble. Ce qui tracassait le plus le malade c’était que son parent vivait dans un étrange petit cocon. Chaque jour, il était persuadé que le jour d’avant, son mari était bel et bien rentré. Camile vivait dans le déni.
    Hunter prit la main de « sa mère » et le suivit jusqu’à sa chambre. Il se glissa dans le grand lit chaud. On lui racontait souvent que les enfants normaux allaient voir leurs parents quand ils n’arrivaient pas à dormir afin qu’ils puissent se blottir tout contre eux, dans des draps qui sentaient bon. Ici, c’était l’inverse. C’était le parent qui venait chercher son enfant pour enfin pouvoir passer une nuit tranquille.
    Ça semblait toutefois logique à l’adolescent. Camile avait tant sacrifié pour lui. Et lui-même avait fait tant de bêtise depuis peu. Parfois, il se demandait comment l’homme pouvait continuer à venir inlassablement dans son lit. Comment pouvait-il continuer d’espérer qu’Octave, son mari, revienne. Il devait bien se rendre compte qu’il ne revenait pas, qu’il n’y avait pas de lettres ou de coup de fil.
    Il décida de ne pas y prendre garde. Parce qu’il ne savait pas comment aborder le sujet et parce qu’il voulait rendre à « sa mère » ce qu’il lui avait offert. Il voulait se faire pardonner, même inconsciemment, chacune de ses fautes.
    C’est ainsi qu’il se blottit dans ses bras chaud, profitant d’une étreinte qu’il avait tous les deux ou trois jours. Dormir avec l’homme, c’était presque devenu le quotidien.

     

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