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    La Zorille.

     

    1803, Laboratoire du Caire.

    Johann Adam était las de cette chaleur étouffante qui l’enserrait depuis son arrivée ici voilà déjà une semaine et trois jours. Sa tenue lui collait continuellement à la peau. De plus, il n’avait pas assez accès au puits pour pouvoir se rafraichir.
    Il se languissait du bateau qui devrait le ramener à Marseille dans une semaine et quatre jours. Après un temps trop long, il pourrait prendre une calèche qui le ramènerait à Paris où l’attendait sa belle et douce Adelaïde.
    On lui avait dit que c’était un honneur de venir ici. Il prenait cela comme un fardeau.
    Johann entra dans la pièce où étaient maintenues captives les diverses bêtes avec lesquels il devait travailler. Ce n’était pas des chameaux, pas des serpents au redoutable venin, pas non plus des fennecs. C’était même à se demander pour qu’elle raison c’était ici qu’on l’avait envoyé. L’Égypte ne semblait pas être l’endroit recommandé pour maintenir captif quelques putois et moufettes.
    Les conditions n’étaient pas optimales. Il y avait au moins une dizaine de mustélidés qui étaient entassés dans la même cage étriquée.
    Johann se saisit d’une seringue et il fit une prise de sang à l’un des putois. La bête se laissa faire, presqu’inerte. Elle se contenta seulement de lécher sa plaie lorsqu’on l’eut relâché.
    La porte s’ouvrit à cet instant sur l’assistant qu’on lui avait prêté le temps de son séjour. Jeune égyptien de vingt ans, toujours souriant, toujours ravi de pouvoir aider. C’était lui qui s’occupait de l’entretien des cages. Les petites bêtes poussaient des petits cris ravis à son adresse.
    - Le bonjour, Monsieur, salua l’assistant en sa langue natale.
    Johann avait encore un peu de mal à la parler mais il la comprenait. Heureusement, lorsqu’il fallait parler un peu plus, le jeune homme lui parlait en français. Bien qu’il ait un accent horrible.
    - Bonjour, répondit Johann en arabe. Vous avez passez une bonne nuit ? ajouta-t-il en français.
    - Excellente, Monsieur ! Merci de vous en souciez et pour votre part ? s'enquit Abdel.
    - Chaude, se plaignit-il.
    - On s’habitue à cette chaleur.
    Abdel prit une moufette dans ses bras. Si elle avait la capacité d’empuantir tout son entourage en quelques secondes, elle restait docile. L’assistant ne lui voulait aucun mal, il le savait. Surtout que cette petite créature, comme beaucoup de ses congénères, étaient nées en captivité.
    L’extérieur lui était inconnu. Elle ne connaissait ni la fraicheur d’un souffle d’air, ni la beauté des dunes de sables fins. Elle ne connaissait pas plus la peur d’un prédateur vous pourchassant ou la joie d’une proie entre ses pattes.
    - Il y a encore quelques tests à faire, informa Johann.
    Il posa son échantillon de sang dans la centrifugeuse puis se tourna vers l’assistant. Il s’empressa de venir le rejoindre, tenant la moufette. Johann s’en saisit pour lui faire tous ses essais.
    Il espérait non seulement retourner auprès de sa belle Adelaïde mais il souhaitait également une certaine renommée. Il était de ceux qui devaient prouver la raison pour laquelle ces créatures étaient pestilentielles, ce qui les poussait à rependre cette odeur nauséabonde.
    Peut-être que son nom serait écrit en italique en bas d’un bel article. Il espérait que son identité perdurait dans les mémoires.

     

    Abdel triait avec soins les échantillons que son supérieur avait préparés. Il devait mettre le sang de putois dans une certaine boîte, elle-même dans un tiroir avec d’autres éléments ce rapportant à eux. Les cellules fécondes ou encore les échantillons divers et variés.
    Malheureusement, lorsqu’il lui en resta deux en mains, il remarqua qu’il n’y avait pas d’étiquette. Il hésita longuement avant de mettre l’échantillon de gauche avec les putois et celui de droite avec les moufettes. Il referma les placards puis s’occupa des petits mustélidés qui n’attendaient que l’attention de cet homme si bon.

     

    Il ne restait plus qu’un jour avant que Johann puisse retrouver sa belle France. Il ne faisait qu’attendre cet instant. Dans moins de vingt-quatre heures, il serait sur le quai d’embarquement qui le ferait monter dans le bateau le plus merveilleux au Monde. Non pas parce qu’il était prestigieux ou parce qu’il avait été fait par de vraies orfèvres. Juste parce qu’il était son ticket de retour.
    Toutefois, il restait une chose très importante qu’il devait faire. De par ses études de zoologiste, il était le seul à pouvoir le faire ici au Caire. C’était la raison pour laquelle il préparait une seringue non perçante. Abdel était penché au-dessus des cages. Il se saisit d’une belle putois brun clair avec des zones plus noires. Elle était magnifique, ses grands yeux noirs pétillants.
    - Marguerite sera notre petite maman, sourit Abdel.
    Elle était celle qui avait le pelage le plus soyeux, la meilleure santé. L’assistant installa Marguerite sur la table et il la maintint le temps que l’homme fasse ce qu’il fallait avec la petite créature.
    Johann en profita pour montrer à son assistant comment faire. Ainsi, avec une extérieure, même non-instruite, il pourrait continuer de perpétrer l’espèce de ces créatures enfermées. Ce n’était vraiment pas le luxe pour ses animaux mais Abdel supposait qu’il ne faisait rien de mal puisqu’ils avaient toujours vécus de la sorte.
    Ainsi lorsqu’il eut fini avec Marguerite, Abdel l’installa confortablement dans sa cage. La créature était encore un peu molle mais c’était uniquement dû à l’anesthésiant. Les autres putois vinrent la rejoindre pour lui lécher affectueusement les poils et la rassurer. Ainsi, à son réveil, elle serait bordée de tendresse et d’amour.
    Abdel s’installa à une chaise devant les cages pour pouvoir continuer de les veiller. Il devait passer pour un fou mais il aimait ces petites créatures. Elles étaient mignonnes et douces malgré la réputation qu’on leur avait donnée.

     

    Johann respira l’air frais et froid de la France avec une ivresse insoutenable. Il n’avait jamais été si heureux d’être dans un endroit où il faisait si doux. Ses vêtements ne lui collaient plus à la peau, son corps n’était plus fouetté par l’air marin. Il ne devait plus supporter le roulis ou le tangage du bateau. La terre ferme, la France : le rêve.
    Il remercia le marin qui les avait accompagnés jusqu’ici. Il lui donna l’argent qu’il lui devait puis il partit vers la calèche. Il lui restait encore de la route à faire avant d’avoir la chance de pouvoir retrouver Adelaïde.

     

    Abdel était en train de s’occuper des mustélidés dans leur cage lorsqu’il entendit Marguerite pousser des petits cris. Il sauta sur ses pieds et s’empressa de venir la rejoindre pour s’assurer qu’elle allait bien. Il avait changé les autres mustélidés de cage depuis un peu plus de deux semaines. Il attendait cet instant avec impatience.
    Il assista la petite bête jusqu’à ce qu’elle mette au monde six petits animaux glabres qui poussaient avec peine des cris, cherchant la mamelle de leur mère. L’assistant ne pouvait que sourire en voyant ce spectacle doux.

     

    Deux mois plus tard, Abdel se penchait au-dessus de la cage de Marguerite et ses bébés. Mais qu’elle ne fut pas sa surprise de voir des petits putois qui avaient les couleurs caractéristiques des moufettes. Il ouvrit la cage et tendit la main pour caresser une de ses petits bêtes. Son poil était doux. Il fixa Marguerite avec de grands yeux surpris.
    La femelle poussa un gémissement à fendre l’âme en regardant ces créatures qui étaient loin de ressembler à leur congénère.
    Abdel ne résistait pas à ses yeux noirs si brillant. Il afficha un sourire rassurant puis prit les mustélidés l’un après l’autre. Il les installa dans des boîtes trouées puis sortit avec eux. Il attendit d’être dans un endroit dégagé pour les libérer.
    Son cœur tambourina dans sa poitrine en voyant Marguerite pousser ses bébés.

     

    Sept ans plus tard, un certain George Perry annonçait la découverte d’une nouvelle espèce : la Zorille.

    Bonjour ! Je suis une petite Zorille ! Mustélidé du désert, je ressemble un peu à un furet et un peu à une moufette(qui n'est pas un mustélidé et à ne pas confondre avec un putois, s'il vous plaît!) L'image ici présente à été trouvée sur ce site => http://delphina-perso.over-blog.fr/article-la-zorille-du-cap-ou-ratel-106494850.html



     

    Les informations données dans cette histoire quant à la création de la Zorille sont bien évidemment fictives. Par contre, l'animal existe bel et bien. Il s'agit d'un adorable petit mustélidé du désert. Pour plus d'informations je vous invite à jeter un œil >ici< ou ><

    L'animal est malheureusement méconnu comme beaucoup des mustélidés (sauf s'ils sont des loutres... Mais c'est mignon les loutres.)


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  • Les images de cette page ont été prises dans le clipart de Word !

    Cette nouvelle pourrait davantage se trouver dans la section "Fanfiction" du site. En effet, cette fois, l'histoire est bel et bien apparenté à Claddagh. Il s'agit d'une petite partie du passé de mon cher Nollaig ! Plutôt accès sur les parents et la famille de Nollaig plutôt que lui-même.

     

    Écrit dans le cadre de cette merveilleuse fête qu'est la Saint-Patrick !



     

    Lá Pádraig

     

    Image tirée des images Clipart de Word

    Selia O’Ceallaigh sortit de la douceur chaleur de son lit et des bras de son époux. Elle lança un regard au calendrier dont la date était entourée grâce à un trèfle à trois feuilles. Elle sentit son cœur se serrer alors qu’elle se penchait sur l’appui de fenêtre. Elle leva la fenêtre à guillotine et regarda les beaux paysages de France. Ça faisait neuf mois qu’elle était ici, qu’elle respirait l’air français, qu’elle entendait les accents des oiseaux de France mais aussi qu’elle subissait leur pollution.
    Si elle s’était habituée à ce climat plus doux, moins pluvieux, et à cette nourriture tout comme à ces gens, aujourd’hui était un jour différent. En ce jour bénit de sa nation, elle s’en sentait bien trop loin. Pourtant, c’était le jour le plus important chez eux. Il aurait dû y avoir des parades, des chants et des danses traditionnelles. Elle aurait encore profité de l’occasion pour que quelqu’un d’autre cuisine pour elle et pour faire acte de gloutonneries. Au lieu de quoi, les coudes appuyés sur le marbre devant sa fenêtre, elle soupirait.
    En ce jour, la France n’était plus la terre accueillante qu’elle avait toujours été. Aujourd’hui, elle n’était pas ravie d’avoir immigré.
    - Selia ? grommela son mari en tapotant la place vacante à côté de lui.
    - Je suis là.
    Elle revint vers lui et s’assit sur le bord du lit. Elle se pencha et lui embrassa le coin des lèvres. Il leva la main et lui caressa les cheveux en souriant. Il se redressa dans le lit et l’embrassa doucement.
    - Tu ne sembles pas de bonne humeur. Remarqua-t-il alors.
    - C’est juste… On est le dix-sept Mars… Chuchota-t-elle.
    - Oh… Eh bien… ! J’ai intérêt à vite mettre du vert avant que tu ne me pinces ! Rit-il en se redressant.
    - Eaclain…
    - Rien ne nous empêche de fêter la Saint-Patrick. Sourit-il en caressant sa joue.
    Les yeux bleus profonds de la jeune femme se mirent à pétiller tout à coup. Elle se pencha sur lui et l’enlaça en souriant de toutes ses dents. Il la resserra contre son torse peu musclé puis embrassa doucement sa tempe.
    - Je file me préparer ! s’écria-t-elle.
    Elle se redressa, fila vers sa penderie et s’empara de quelques vêtements avant de courir s’enfermer dans la salle de bain. Eaclain soupira, amusé. Il se redressa en s’étirant. Il sortit de son lit à son tour et s’habilla rapidement d’un jeans beige et d’un t-shirt vert comme la forêt.
    Il chercha après un pin’s blanc marqué d’un trèfle irlandais qu’il épingla à sa tenue. Il descendit ensuite dans la cuisine pour préparer du cacao chaud. Il se hâta aussi de casser des œufs pour faire cuire des omelettes dans une vieille poêle beurrée au préalable. Il fit chauffer du café dans le percolateur et mit rapidement la table.
    Il posa sur la table, devant chaque petite assiette, un pin’s comme lui-même en avait un. Il revint vers les fourneaux et termina rapidement ses plats. Il sourit en pensant que sa femme aurait réussi à calciner les œufs et que son lait aurait certainement accroché dans le poêlon. Mais ça ne l’étonnait qu’à peine, en fait. Sa douce Selia ne tenait pas en place et ça provoquait toujours d’étranges accidents culinaires.
    Il terminait de mettre des œufs brouillés dans l’une des assiettes lorsqu’il vit apparaître un petit garçon de dix ans. Il sourit et vint jusqu’à lui pour lui faire la bise. Mais il en profita aussi pour lui pincer doucement la joue.
    - Eh ! s’écria l’enfant.
    - Pas de vert, petite tête de mule !
    - Oh ?
    - On est le dix-sept mars.
    - Oh oui !
    Sur ces mots, l’enfant grimpa les escaliers à nouveau, croisant au passage sa cadette de trois ans. Celle-ci trottina vers son père. Il sourit et la prit dans ses bras pour la faire tournoyer. Il la reposa en riant. Pour elle, pas de pincement. Elle avait de beaux rubans verts dans ses cheveux et elle portait sa jupe rose constellée de trèfles.
    - Tu veux un pin’s toi aussi, Lynn ?
    - Bien sûr !
    Lynn sautilla sur place en attendant que son père lui accroche le badge. L’homme eut d’ailleurs bien du mal tant elle trépignait. Mais il finit par réussir à lui mettre ce trèfle en place. Il l’aida alors à s’installer à sa place. Elle s’empressa de manger.
    - Je parlerais de la Saint-Patrick à toutes mes amies ! Elles aimeront ! s’écria la gamine en riant.
    L’homme sourit et lui ébouriffa les cheveux. Il se tourna vers les escaliers lorsqu’il entendit des pas qui faisaient grincer les marches. Il put alors voir sa femme bien-aimée, vêtue d’une robe printanière malgré les temps frais, d’un beau vert. Elle avait enfilé des bas blancs montants comme ceux des lepreuchauns et des ballerines vertes. Ses cheveux noirs étaient coiffés en deux queues hautes, comme sa fille. Elle se hâta de venir embrasser encore son mari, tenant dans ses bras un adorable enfant de quatre ans.
    Eaclain sourit en le prenant dans ses bras. Il regarda le t-shirt vert qui lui servait presque de robe tant il était grand pour lui.
    - Kiss me, I’m Irish ?! Rit-il. Je sais qui portait ce t-shirt lorsqu’elle avait quinze ans.
    - Oui, oui ! Ils prétendaient que je n’étais pas une vraie Irlandaise et tu es venu pour me défendre !
    - Oui ! Je ne savais pas qu’en faisant ça, je ferais la chose la plus intelligente de ma vie !
    - Vil flatteur. Rougit-elle.
    Il sourit et l’embrassa doucement avant de poser le jeune bambin dans sa chaise haute. L’enfant attira son assiette à lui et mangea avec appétit en écrasant ses œufs. Eaclain vient lui accrocher son badge en faisant attention à ce qu’il ne se blesse pas avec.
    - Covey, dépêche-toi ! lança Selia dans les escaliers. Tu vas finir en retard !
    Le garçon s’empressa de revenir, vêtu comme un leupreuchaun. Il avait un beau chapeau vert sur la tête et une barbe rousse, qui démangeait, sur son visage.
    - Je peux ? demanda-t-il en levant des crayons à maquillage vert.
    - Ouiiii ! fit Lynn.
    Covey sourit de toutes ses dents. Il vint vers sa sœur et lui fit un trèfle sur la joue. Selia et Eaclain s’assirent pour recevoir le leur en souriant. Ce fut ensuite au tour de son petit-frère qui gonfla ses petites pommettes.
    - On va tous être assortis comme ça ! J’aurais bien fait le drapeau irlandais mais il y a école…
    - Un trèfle, c’est déjà très bien. Sourit Selia.
    - On va à la messe ? chuchota Lynn.
    - Non… On priera ici. La messe ne serait pas faite pour notre Saint Patrick. Répondit-elle en secouant la tête.
    La fillette fit la moue.
    - Fini ! lança Covey.
    - Viens là, p’tit artiste ! sourit Eaclain en lui tendant les bras.
    Le jeune adolescent vint jusqu’à lui. Il lui prit le crayon de maquillage des doigts et lui fit un trèfle sur la joue. Pas aussi bien que ce que Covey avait fait, mais tout de même bien reconnaissable.
    - Et voi. là !
    - Génial ! sourit le petit artiste.
    Il grimpa sur sa chaise et se hâta de manger ce qu’on leur avait fait.
    - Je les emmène à pied, on se rejoint au travail !
    - Promis. Essaie de ne pas trop pincer de gens ! Rit-il.
    - J’essaierais mais moi, je ne peux rien promettre !
    Il sourit de toutes ses dents en l’enlaçant. Chaque jour, il était un peu plus ravi d’avoir uni son cœur à celui de Selia. Il avait déjà vingt-deux ans et plusieurs conquêtes lorsque la sagesse l’avait enfin frappé.
    Il prit la main de son épouse pour l’embrassant.


    Selia revenait, les bras chargés. Si elle avait le souffle court, elle était bien contente de n’avoir aucune chaussure à talon verte. Elle était persuadée qu’elle aurait fini par casser ses chaussures en essayant de porter cette masse.
    Au prix de mille efforts, elle parvint à sa maison et ouvrit la porte. Elle agita la main en direction de sa voisine, Rosemerta Dubois. Celle-ci la dévisagea avec suspicion. Peut-être à cause de sa tenue de petite fille ou de cette façon si enjouée qu’elle avait toujours de s’adresser à elle. Ou encore parce que son sac était transparent et qu’on voyait qu’elle ne ramenait que des pâtisseries vertes et de la Guinness et du whisky à foison.
    Mais Selia se contenta de sourire à cette Rosemerta en sortant ses clés accrochées à une reproduction d’harpe irlandaise typique. Elle ouvrit la porte et rentra avec ses trouvailles. Elle fila dans la cuisine où elle posa ses provisions avant de courir dans le salon où Eaclain regardait Brendan et le secret de Kells avec les enfants. Leur cadet, Nollaig, dessinait avec le matériel de Covey alors que les deux aînés faisaient leurs devoirs. Si Lynn ne devait que faire des suites de mots, le jeune artiste se débattait avec ses mathématiques.
    - J’ai ramené tout ce que je pouvais ! On va faire une fête sensas’ ! s’écria Selia en levant le bras.
    - J’ai ouvert notre carnet d’adresses.
    - Oui, oui, oui ? sourit-elle.
    Elle vint faire la bise à ses enfants et ajusta le badge de Nollaig. Celui-ci sourit et tendit son dessin à sa mère. Elle le prit et le regarda, incapable de définir ce que c’était.
    - Nous n’avons aucun ami en France…
    - Aucun ?
    - Juste des connaissances : les professeurs de nos enfants. Je ne crois pas que ce soit de bon ton de les inviter à une beuverie.
    - Sauf s’ils veulent comprendre pourquoi je n’arrive pas à faire sept fois neuf ! lança Covey.
    Selia rit et lui ébouriffa les cheveux.
    - Qu’est-ce que tu as dessiné Nollaig ?
    - Maman Loutre !
    - Encore… chuchota la mère, troublée.
    - C’est bien les loutres, sourit l’enfant.
    - Oui… dessine d’autres loutres.
    - Oui !
    Nollaig prit un autre crayon et se remit à dessiner des loutres.
    Selia se redressa et se laissa tomber à côté de son époux. Il passa son bras autour de ses épaules et la resserra tout contre lui.
    - Qu’est-ce qu’on fera alors ?
    - Pas grand-chose… quelque chose en famille. Sans alcool. Ajouta-t-il en riant.
    - Ou juste ce soir pour nous. Dit-elle avec un clin d’œil.
    Il sourit en lui serrant les mains dans la sienne.
    - Mes chéris ! Je vais faire du poulet rôti !
    Eaclain retint un rire en songeant que ça, au moins, sa femme ne pourrait pas le rater. Il était plus que ravi que les plats typiquement irlandais devaient souvent mijoter. Tout du moins il y en avait bien suffisamment pour que sa chérie puisse facilement faire des rotations entre les différents mets et qu’il n’ait pas trop à cuisiner, lui qui n’était pas si doué pour la chose.
    - C’est super ! J’ai hâte ! dit Lynn en se frottant le ventre.
    - Vous voulez qu’on prépare quelques gâteaux pour le goûter ?
    - Moi ! fit Nollaig en abandonnant les crayons de son frère.
    Selia sourit et se leva. Elle prit son enfant dans ses bras et l’emmena dans la cuisine. Elle lui donna les cupcakes et muffins verts qu’elle avait trouvés puis toutes les décorations et glaçage. Le garçonnet s’empressa de napper les gâteaux de glaçage ultra-sucré et de merveilles préfaites. Il mettait surtout des trèfles, ayant bien compris qu’aujourd’hui, cette plante était plus qu’importante.
    La femme sourit et lui caressa la tête. Elle regarda ensuite vers le frigo où était affichés la meilleure note de Covey en français, un petit texte que Lynn avait fièrement écrit et un des nombreux dessins de loutre de Nollaig.
    - Le vert c’est bien ! lança le garçonnet en jetant du sucre vert sur les pâtisseries.
    Selia rit encore. Elle lui caressa les cheveux une fois encore puis entama le repas. Elle essayait de savoir être là pour chacun de ses enfants de façon équitable. Mais entre leur âge, leur préoccupation et le travail qu’elle avait, sans oublier son mari, il fallait trouver ce temps. Si elle avait l’impression de ne pas avoir une seconde à elle, elle ne regrettait jamais sa vie. Son mariage et son premier enfant à dix-huit ans, ses études péniblement achevées enceinte du deuxième et les soucis que lui avaient causé le troisième.
    Sa vie n’aurait pas été amusante si tout s’était toujours passé comme elle le souhaitait.
    Elle s’en accommodait d’autant plus que c’était un merveilleux mari qui l’accompagnait chaque jour dans cette longue traversée.
    Elle regarda ses doigts et sourit à son alliance, un anneau d’or gravé d’un « à jamais » et sa bague de fiançailles, cercle plaqué-argent surmonté d’un faux diamant. Banal, peu cher, mais si précieux à ses yeux.


    Selia se laissa tomber à côté de son époux dans le fauteuil, les mains encombrées par deux chopes d’alcool vert. Elle sourit en lui tendit l’une des deux.
    - Merci. Bonne journée, au final ?
    - Bonne journée. Ce n’était pas pareil… Mais c’était bien quand même ! Je me demandais… ce n’est pas « dangereux » ? D’inciter les enfants à prier un jour et pas d’autres… Est-ce qu’ils peuvent comprendre ?
    - Covey est assez âgé et Lynn doit en être capable. Nollaig apprendra plus tard. Mais il s’agit là de traditions plus que de chrétienté… Et ce n’est pas parce que nous sommes croyants qu’ils doivent le devenir. Répondit Eaclain avant de boire une gorgée de Guinness colorée.
    - On aurait quand même dû aller à la Messe… Dieu s’en soucie bien peu qu’on croie en Irlande ou en France. Mais la Messe n’aurait pas été pareille…
    - Tant que tu pries et que tu loues Dieu, il ne te tiendra pas rigueur de ta présence à la Messe ou pas… Notre vie s’est chamboulée au fil des jours.
    Selia sourit faiblement en lui prenant la main. Il la serra entre ses doigts et embrassa son alliance en souriant.
    - Cette année ! On doit montrer à nos voisins français comment on fête Halloween ! Ça, au moins, ils le fêtent !!
    - Il paraît que la Saint-Patrick commence à se fêter ! Il y aurait une parade !
    La femme s’empara de la télécommande et alluma la télévision pour chercher les rediffusions. Elle craignait que la parade se simplifie en beuverie mais elle ne résisterait pas à voir des personnes qui célébraient une fête qui lui tenait tellement à cœur.
    Elle finit par en trouver une qui montrait des danseurs, faisaient des spectacles avec des drapeaux, vêtus de vert de blanc et d’orange. En fond, ils pouvaient entendre les musiques si traditionnelles qui embaumaient toujours leurs cœurs.
    - Tu veux peut-être m’offrir une danse ? sourit Eaclain.Encore une image tiré de la gallerie Clipart de Word !
    Selia sourit et posa sa bière. Son époux l’imita et se mit debout. Il lui prit la main et l’aida à en faire de même. Même s’ils n’étaient que deux, même s’ils étaient un peu bruyants, ils dansèrent en se souvenant de leur pays bien aimé qui resterait à jamais gravé dans leur cœur.
    Passion qui, ils l’espéraient, serait transmise à leur enfant puis à leurs petits-enfants et ainsi de suite. Peu importe qu’ils étaient en France si leur cœur, lui, perdurait en Irlande.


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  • Le secret de Monsieur Olivers.

    Monsieur Ethan Olivers quitta sa maison, la laissant dans un désordre insoutenable. Ce n’était pas qu’il était sale, irrespectueux ou désordonné. C’était seulement qu’il travaillait très tard puis ne rangeait pas, car fatigué. Il était aussi assez tête-en-l’air, ce qui faisait qu’il oubliait des choses ci et là.
    Il se rendit au travail. Il était un publicitaire assez peu connu. Son agence était célèbre mais, justement, c’était leur nom qui primait. On en avait que faire que ce soit un homme de trente ans comme lui, une femme expérimenté de cinquante ans comme Amanda Jess sa collègue ou encore de leur jeune stagiaire Bertrand.
    Rien n’avait de sens. Juste l’argent que chacune de leur idée ramenait.
    Comme pour sa maison, le bureau d’Ethan Olivers était on ne peut plus en désordre. C’était difficile de retrouver ses affaires là-dedans. Toutefois, il réussit toujours à faire son travail. Ça ne l’aidait pas à se dire qu’il devait rester concentrer et faire un peu de ménage.
    Ça et autre chose.

    Lorsqu’il rentra chez lui, les clés en main, il put voir sa maison rangé de fond en comble. La première fois que c’était arrivé, voilà trois ans, il avait été surpris. Maintenant, c’était devenu habituel. C’était bien ça qui faisait qu’il avait du mal à intégrer la commande « ranger » dans son cerveau. Sa mère l’avait fait pour elle pendant vingt ans, sa compagne pendant cinq ans avant de rompre avec lui car elle n’en pouvait plus de lui et, après deux ans dans sa crasse, ceci avait commencé.
    Bien sûr, il n’allait pas s’en plaindre. Personne ne se plaindrait de voir sa maison impeccablement rangée alors qu’il ne faisait rien. C’était un don qu’il respectait. D’ailleurs, il arrivait qu’il laisse quelques morceaux de viandes, ayant remarqué que la fée du logis adorait cela. Ils disparaissaient toujours et, il avait vérifié, il n’était pas rangé.
    Ethan alla jusqu’à la cage de son furet, une petite créature couleur champagne. C'est-à-dire qu’il avait le pelage crème avec la queue, les pattes et quelques zones du visage, brun clair. Il avait des petits yeux noirs. D’aucun auraient dit « perfide », lui, il avait envie de dire qu’ils étaient très doux.
    L’homme ouvrit la porte et il en sortit la boule de poil qu’il posa au sol.
    - Allez… va t’amuser et ne mange pas les fils.
    Le mustélidé trottina à la recherche d’un jeu quelconque. Il trouva une intéressante boule de vêtement roulé. Il la renifla, s’assurant qu’elle n’était pas trop incommodante, puis joua avec. Il la poussait du museau ou la faisait rouler puis la traînait derrière lui un peu partout.
    - Ne fais pas trop de bêtise, Tamirus.
    Il sourit au furet qui venait de se jeter sur le sol pour jouer avec les vêtements. Ethan alla alors dans sa salle de bain pour se laver.

    Le lendemain, lorsqu’il partit au travail, la maison était de nouveau en désordre. Sa chemise était sur le sol et pas sur le cintre. Il y avait des détritus un petit peu partout, il avait oublié de ranger son repas d’hier. De ce fait, l’assiette et les couverts étaient sur la table basse. Il restait une tasse dans la cuisine et, bien sûr, il y avait de la poussière partout.
    Alors que la porte claquait, Tamirus observait tout cela de son œil noir critique. Au moins, il y avait déjà eu pire que cela. C’était une bonne chose pour lui. Il se souvenait d’un jour où une pile de livre s’était renversée, lui faisant très peur, et que son maître l’avait laissée comme ça.
    Ô, le petit furet le comprenait. Même lorsqu’on n’était très ordonné, on était fortement tenté de laisser tout en bazar quand une fée mystique venait tout nettoyer chez soi.
    Ethan Olivers, de son côté, savait qu’il ne devait pas parler de cette étrangeté à tout le monde. Peut-être qu’il ferait fuir la fée s’il le faisait. Ou qu’on voudrait avoir son appartement. Forcément, c’était cet endroit qui devait être béni, non sa personne. Bien que, si ça devait être sa personne, on l’inviterait de partout.
    Ce n’était pas mieux à son sens.
    Tamirus s’assura qu’il ne voyait pas les clés de son maître. Sûr qu’il ne reviendrait pas inopinément, il sauta sur le sol de sa cage. Il vint jusqu’à un barreau branlant. Il le prit entre ses crocs puis força. La barre bougea. Il se glissa dans l’interstice, habile. Le petit furet fit glisser sa queue avec soin, se l’étant déjà abîmée quelques fois dans cette opération.
    Il sautilla jusqu’à la chemise tombée du cintre. Il la glissa entre ses crocs et la traîna derrière lui jusqu’au cintre. Il s’accrocha de ses griffes à l’armoire puis installa le vêtement sur le cintre. Il reboutonna le dernier bouton puis se laissa glisser sur le sol.
    Il courut jusqu’à la table basse. Il se saisit des couverts entre ses mâchoires puis fila dans la cuisine. Il grimpa sur les plans de travail et jeta fourchette et couteau dans l’évier. Il se saisit du bouchon et se glissa pour l’enfoncer dans l’orifice de vidange. Il vint chercher la tasse qu’il poussa avec soin dans le bac puis il fila chercher l’assiette.
    Alors qu’il se glissait sur le robinet d’eau chaude pour la faire couler dans l’évier, il s’agaçait. Que les Humains étaient bordéliques. Il devait toujours repasser derrière son maître. Qui aurait cru, lorsqu’il avait été adopté il y avait trois ans, qu’il ferait le ménage tous les jours.
    Mais il faisait ça pour lui faire plaisir. Après tout, c’était normal ! Ethan Oliviers était, à son sens, un super furet ! Il récupérait de la nourriture dans des endroits où il n’aurait jamais pu les chasser. Il prenait des aliments dans d’étranges petits emballages et il les faisait même chauffer ! N’était-ce pas exceptionnel ? En plus, il s’occupait très souvent de lui. Il lui faisait des câlins, lui donnait de l’amour et lui offrait plein de jouet.
    Il lui laissait même, comme aujourd’hui, un morceau de poulet.
    D’ailleurs, il ferma l’eau chaude et poussa la bouteille de savon pour vaisselle. Tamirus sauta dessus, envoyant une giclée blanche dans l’eau. Avec difficulté, il redressa la bouteille puis alla chercher son repas. Il mâcha avec soin le poulet puis mena l’assiette dans le bac d’eau qui avait suffisamment refroidi.
    Il fit alors ce qu’il aimait le moins ! Il se glissa dans l’eau, tiède, attrapa une de ses étranges éponges et frotta énergiquement contre la vaisselle salie. Propre, il la tirait de l’eau et la posait sur un essuie posé à cet effet. Lorsqu’il eut tout lavé, il arracha le bouchon qu’il remit à sa place. Il posa également l’éponge avant de cracher un peu d’eau. Décidemment, il n’aimait pas faire la vaisselle !
    Il n’aimait pas plus devoir la ranger mais il s’y résous. Seulement, alors, il se roula dans l’essuie pour s’essuyer de fond en comble. Essuie qui, une fois imbibé d’eau et de poil de furet, fut mené dans la salle de bain. Il en profita alors pour faire tourner une machine. Il remercia son maître d’utiliser d’étranges petits sachets pleines de produits bizarre, plutôt que de la poudre.
    Combien de temps aurait-il vécu sinon ?
    Il jeta le sachet avec les vêtements puis ferma le hublot. Il appuya sur les boutons puis regarda un instant le mouvement étrange de la fabrique bougeant dans le tambour. C’était tellement captivant !
    Il profita encore avant de s’encourir dans le salon. Il grimpa sur la plus haute armoire puis il frotta sa queue de droite à gauche. Il faisait ainsi les poussières. Il avait l’habitude maintenant de cela. Ça ne faisait pas mal. Il faudrait juste qu’il pense à correctement essuyer sa queue dans une quelconque fabrique pour qu’elle soit propre.

    Le soir venu, le bruit de la clé tournant dans la serrure fit se lever les oreilles de Tamirus. Il s’empressa alors de retourner dans sa cage. Il attrapa le barreau défectueux dans sa gueule et le tira jusqu’à le refermer correctement. Il jeta un dernier coup d’œil à la maison avant d’avoir un air fier.
    La porte s’ouvrit alors sur Ethan Oliviers, fatigué.
    Sous l’œil désapprobateur de son animal, il envoya voler ses chaussures. Qu’il était éreinté.
    Il vint jusqu’à la cage de son animal de compagnie.
    - Allez… va t’amuser et ne mange pas les fils. Dit-il en ouvrant la porte.
    Tamirus se glissa à l’extérieur. Il fit une léchouille sur la main de son maître puis se glissa au bas des barreaux. Il allait pouvoir s’amuser !


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  • Chapitre 1: Jean-Marc Narean.

     

                Jean-Marc Narean, trente ans, enseignant de profession, dramaturge de vocation. Né le 1er Avril 1984, bien que personne n’ait cru que c’était une blague, à Verviers. Il grandit et étudia à Aubel, coquette petite ville de l’est de la Belgique. Attiré par le théâtre très jeune, il suivit de nombreux cours, quelque soit le jour, l’heure ou le temps.

                Ayant été refusé à l’université de Liège pour d’obscur raison, il se tourna naturellement vers celle de Namur. Il y accompli, avec fruit, des études littéraires et professorale.

                Enfin, il finit par s’installer, tranquillement, dans la petite ville de Jambes où il trouva un travail de professeur de français avant de monter une troupe de théâtre. Evidemment, il en était le dramaturge et acceptait tout nouvel arrivant pour peu qu’il soit suffisamment assidu.

                Jean-Marc aimait : le théâtre, fatalement, le bruit de la pluie contre les vitres et fumer une cigarette après avoir fini de corriger ses copies. Par contre, il n’aimait pas : que l’on pense que son nom s’écrivait « Narine », que son stylobille rouge bave et la « magnifique » idée qu’il avait eu d’arrêter de fumer.

                Il venait de récupérer la dernière feuille crachée par son imprimante. Son premier essai de roman. Ce n’était qu’un coup du sort qu’il en soit venu à cette écriture. Il avait demandé à ses élèves de créer un schéma narratif avant de l’appliquer. Voulant montrer à ses élèves comment faire, en professeur appliquer, il s’était ainsi retrouvé à taper plus de cent cinquante pages.

                Fier de lui, il couvait toutes ses feuilles l’une à la suite de l’autre. Il tapota prudemment le tas pour qu’il soit uniforme avant de se saisir de son agrafeuse. Trois grands « clac » retentirent dans son bureau, faisant une reliure on ne peut plus rudimentaire mais suffisante pour ne perdre aucune feuille.

                Cette histoire, bien qu’il n’aurait jamais cru avoir tant d’imagination pour la terminer, racontait l’histoire de Sullyvanne O’Ceallaigh. Son héroïne avait découvert un livre qui l’avait projeté dans un monde incongru. Fait, fait et refait mais il avait changé la donne en affublant la demoiselle d’un nouveau physique. Elle avait alors appris à faire avec celui-ci et tout ce qui allait avec. Une histoire de magie, de rêve, de contes de fée mais qui soulevait aussi des questions parfois un peu délicate. Surtout que le monde qu’il avait créé mêlait le moyen-âge avec des codes de l’époque, entre autre par manque de recherche, il devait l’avouer.

                Il posa avec soin le tas sur le coin de son bureau avant de se rendre dans sa petite cuisine.

                Il enclencha sa bouilloire électrique avant de venir mettre deux cuillères à café d’infusion à la cerise dans une boule à thé. Il se rendit dans la salle de bain pour faire ses ablutions du soir et enfiler un pyjama.

                Il revint ensuite pour verser l’eau chaude sur sa boule à thé. Bien vite, l’eau chaude se colora dans une douce couleur rosée. Il emmena alors la tasse et une coupole. Il se rendit, finalement, dans sa chambre. Il s’installa sous les chaudes couvertures avant de poser sa tasse.

                Jean-Marc prit L’Avare de Molière, il lavait déjà lu quelques fois mais il s’en ravissait toujours autant. Si seulement il pouvait avoir son talent. Si seulement il pouvait jouer une de ses pièces. Mais il n’avait pas assez d’adepte dans sa troupe à son plus grand malheur.

                Il se saisit ensuite, d’un petit objet blanc, ovale, sauf sur l’un des bouts qui devenait rectangle. Ça, c’était la chose libératrice qu’il avait trouvé pour palier au manque de cigarette. A vrai dire, cette chose médicale, lui permettait d’avoir sa dose de nicotine. Mais puisqu’il ne rejetait plus de fumée nocive, tous ses amis étaient d’accords pour dire que, en effet, il ne fumait plus.

                Une chance pour lui. Bien qu’il préférait de loin l’odeur du tabac froid ou encore faire des formes avec la fumée.

                Il tira une « bouffée » sur cet objet salvateur avant de retirer sa boule à thé pour la mettre sur la coupole. Il commença alors, enfin, à se détendre. Il était bientôt minuit, demain, il devrait aller travailler. Il avait envie et, en même temps, pas tant que ça. Il avait l’habitude de ses élèves, charmant mais indiscipliné.

     

                Lorsqu’il eut fini la pièce de théâtre, il posa le livre sur la table de chevet, un sourire aux lèvres.

                Il n’y avait rien de mieux que pouvoir correctement se détendre. Une dose de nicotine, un thé à la cerise, un bon livre et il était partit pour une nuit. Il vérifia qu’il avait bien mis son réveil avant de s’allonger dans son lit. Il se saisit d’une cordelette, pendouillant contre le mur, et tira dessus, coupant dès lors les lumières.

                Il roula sur le flanc, la meilleure position pour lui, et ferma les yeux.

                Comme bien souvent, Morphée lui tendit les bras. Ils étaient de vieux amants tous les deux. Le Dieu du Sommeil arrivait très vite à lui pour l’entraîner dans une douceur qu’il lui réservait toujours. Rare étaient les nuits d’insomnies, ne venant que lorsqu’il avait beaucoup de travail et qu’il ne pouvait se permettre le repos.

                Ainsi, il allait sombrer lorsqu’une voix féminine, dure, lui parvint.

    - Tu ne peux pas laisser ça comme ça !

                Jean-Marc sursauta et se releva pour tirer sur la cordelette. Il regarda autour de lui, cherchant d’où ça venait. Jamais encore il n’avait entendu ses voisins. Il ne comprenait pas pourquoi, aujourd’hui, ça arriverait. Il y avait un mur d’au moins cinquante centimètres voire un mètre entier entre eux.

    - Tu n’as pas le droit ! Siffla la voix, une fois encore.

    - Q… Qui est là ?

                Il regarda autour de lui, hagard. La voix ne se répercuta pas une nouvelle fois. Ça devait probablement venir de la rue. Il s’assura une dernière fois qu’il n’entendait rien avant de fermer la lumière et de se coucher, une nouvelle fois.

     

    Chapitre 2


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  • Cette a pour but de vous permettre de naviguer aisément et d'aller chercher les romans que vous souhaitez parmi tous ceux qui se retrouveront ici. Chacun sera accompagné d'un petit résumé et de son genre pour que vous sachiez si vous voulez le lire ou pas.

    Il suffit de cliquer sur le numéro du chapitre que vous souhaitez lire pour y avoir accès.

    /!\ Les numéros marqués en rouge contiennent des scènes qui sont déconseillés aux mineurs (que ce soit sexe ou violence). La présence de scène sexuelle sera toujours noté dans le GENRE de l'histoire en elle-même. /!\

     

    Avoue que tu m'aimes

    [Romance, Tranche de Vie] [Publié]

     Malgré quelques difficultés avec sa mère privative et son meilleur ami agressif, Sitael Morassi peut estimer avoir une vie agréable et bien rangée. Mais cette charmante routine va être entièrement remise en question lorsqu’un certain Keanan surgit dans sa vie… Grâce à lui, il va apprendre beaucoup sur lui-même, découvrir de nouveaux horizons…

    … et voir un terrible secret chambouler toute son existence.

     

    Les miroirs ne mentent pas

    [Romance, Prostitution, Tranche de Vie] [Publié]

    Afin de pouvoir élever son enfant, Brianna s'enlise dans les méandres de la prostitution.
    Au détour d'un rayon de supermarché, elle croise Robert, qui provoque chez elle la fameuse "décharge électrique".

    Soutenue par sa meilleure amie et colocataire, Meghan, Brianna tente d'oublier la vie dans laquelle elle s'était enfoncée pour profiter de cette précieuse histoire.
    C'est alors qu'elle découvre qu'il y avait bien plus de secret dans sa vie qu'elle ne le pensait...

     

    /!\ Cliquez sur le titre de l'histoire pour avoir les informations relatives à l'achat du livre et un court extrait /!\

     

    La chimère

    [Fantastique, pychologique]

    Résumé : Jean-Marc Narean est un professeur de Français.

    Il aime le théâtre et s'est mis au défit d'écrire un roman dans

    le cadre d'un de ses cours. Seulement, il ne s'était pas attendu

    à ce que son personnage prenne brusquement vie et lui crie ses droits.

    1 - 234567 - 8

    9 - 10111213 -14

     

    La Loi de Nietzsche

    Ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort

    [Science-fiction, Fantastique, drame,

    tranche de vie, romance]

    Résumé : Imaginez une planète qui soit en tout point pareille à la notre... à l'exception d'une particularité subtile. Ce qui nous tue, les rends plus forts et inversement. Lorsqu'Itzal est ramené sur Terre par des scientifiques, tout pourrait changer.

    PARTIE 1

    Prologue - 1234567 - 8

    9 - 101112 -131415 - 16

    En cours de correction

    PARTIE 2

    Vindicte

    [Gore, vengeance, fantastique,

    tranche de vie, psychologique]

    Hunter perd ce qui est le plus important au monde pour lui.

    Il met alors tout en œuvre pour le retrouver mais ça se complique

    entre son parent qui attend un retour qui ne reviendra pas et

    un étrange individu qui est prêt à l'aider...

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    9 - 10 - 11

    épilogue


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